Depuis l’indépendance, l’éducation, en Tunisie, s’avère l’un des piliers de la construction de l’État, qui a montré, au fil des années, ses progrès en termes de gratuité et d’obligation de scolarité. Néanmoins, ce secteur a présenté ses failles dans le sens où, l’on se trouve, aujourd’hui, encore, confronté à plusieurs problèmes tels que l’abandon de l’école, qui pourra mettre en péril, toute une jeune génération, brillante, ayant beaucoup de potentiel.

L’Observatoire national des jeunes a publié, en 2014, un rapport inquiétant sur l’état de la jeunesse en Tunisie, dans lequel, il met l’accent sur le décrochage de 110 000 élèves des différents établissements scolaires à chaque année.

Seulement 60 à 70%, parmi ces jeunes, sont ceux qui rejoignent un cursus éducatif ou professionnel complémentaire, alors que les 30.000 jeunes restent inactifs.

Dans cette optique, plusieurs enfants en âge de scolarité, refusent l’idée d’aller à l’école. D’autres quittent de gré ou de force, l’école sans pouvoir achever la phase scolaire qu’ils suivent avec succès.

A vrai dire, le problème qui se pose ne réside pas dans le fait d’abandonner ses études : Plusieurs jeunes, plus particulièrement, en Europe, ont renoncé à leur cursus scolaire, depuis leur jeune âge et ont, pourtant, réussi leur vie.

Plusieurs élèves décrocheurs ont, par ailleurs, choisi un secteur de formation qui les passionne afin qu’ils puissent cartonner dans un domaine bien précis.

L’enjeu qui se pose c’est que, dans d’autres pays, « développés », le « Drop out school », dans la plupart du temps, ne constitue pas un problème majeur, étant donné que les jeunes en question, seront encadrés, suivis et accompagnés par les différents services de l’Etat.Or qu’en Tunisie, malgré les ressources dont bénéficient, le ministère de l’Education, l’on n’a pas encore atteint un tel progrès.

Cela dit, le risque que peut courir les élèves qui abandonnent l’école est toujours présent.

Ce n’est pourtant pas sorcier

Dans la même optique, tenant compte du fait que l’enseignement technique et professionnel a été fortement marginalisé au sein du système éducatif, après la suppression de la section professionnelle durant les années 80, qui a entrainé des problèmes d’insertion à la vie active pour les sortants du système éducatif, il est primordial de sensibiliser les jeunes en question, en les incitant à recourir à la formation professionnelle.  D’autant plus qu’il faut les orienter vers l’apprentissage et l’insertion dans le marché du travail en tant qu’ouvriers.

A vrai dire, avec la disparition de quelques métiers rares tels que le « soudier », « coordonner », « électricien », « plombier » et autres…ces domaines sont beaucoup plus demandés. L’on cherche toujours ceux qui sont spécialisés dans ces secteurs !

Pour pallier ces failles, il est important de mettre en place des campagnes de sensibilisation au profit de ces jeunes. En outre, il faut traiter davantage ce sujet dans les médias.

En ce sens, le traitement médiatique de la question éducative, en Tunisie, demeure occasionnel et circonstancié par des évènements comme la rentrée scolaire or qu’un tel sujet doit être évoqué à multiples reprises afin d’interpeller et de secouer l’opinion publique sur cette question.

Au-delà de tous ces failles au niveau du système scolaire, cela n’empêche que plusieurs responsables ont fait preuve de conscience concernant le « drop-out school ». D’ailleurs, tout un établissement a été créé, en 2020, à Bab El Khadhdra, avec le soutien de l’UNICEF, pour cibler des milliers d’élèves décrocheurs en Tunisie.

Ce projet avait pour objectif d’intégrer ces élèves dans le système éducatif et professionnel.

Cela dit, il n’est jamais trop tard pour ces élèves décrocheurs ! Il y aura toujours des solutions ! Il faut juste avoir une vision claire pour ses futurs projets.

Linda Megdiche