La Tunisie a connu une période critique, ces derniers mois, sur le plan sanitaire. Avec la flambée du virus sous nos cieux, l’augmentation exponentielle du nombre des personnes décédées par le coronavirus et la quantité insuffisantes des lots de vaccins, cette période-là s’est traduite par l’échec cuisant de la campagne de vaccination et le désespoir total des Tunisiens. Heureusement qu’un mois auparavant, on a commencé à sortir de cette situation délicate, lors de laquelle, on a vécu des jours si sombres…

On a repris espoir, plus particulièrement, avec la réception de dons des pays voisins et amis, allant jusqu’à plus de 6 millions de doses de vaccins.  Et avec l’accélération de la campagne de vaccination, et l’organisation des journées portes-ouvertes au profit des adultes et des jeunes, il semble bien qu’une page, d’incertitude et de peur, vienne d’être définitivement tournée.  Il est indéniable que la situation est désormais sous contrôle, et l’on commence à y voir plus clair, dans la façon de mener les choses. C’est ce qui a, par ailleurs, amené les responsables à alléger certaines mesures… et à en exiger d’autres, histoire d’éviter de se laisser déborder, comme cela avait été le cas auparavant.

Après avoir décidé de décaler les horaires du couvre-feu de 00h à 5h, il a été décidé, ces deux derniers jours, de reprendre l’activité des marchés hebdomadaires, tout en respectant le protocole sanitaire en vigueur.

Il a été aussi mentionné, dans le cadre de ces mesures, que seules les personnes vaccinées sont autorisées à participer aux rassemblements familiaux, publics et privés dans les espaces ouverts, à condition de ne pas déroger aux règles : la vigilance étant toujours de mise.

Glissement de sens ou restrictions en catimini, le pass sanitaire semble être imposé mais dans sa mouture tunisienne ! D’ailleurs, ces exigences n’ont pas dérangé une frange de Tunisiens,qui n’ont pas donné signe sur les réseaux sociaux. La question est, en effet, passé sans faire une vague de bruit.

A vrai dire, Le tunisien semble accepter tout et n’importe quoi,quitte à ce qu’il retrouve son quotidien trépident et sa liberté d’après le covid 19.

Dans la même optique, le pass sanitaire risque d’être imposé aux universitaires puisque la présidence de la République a incité les étudiants à aller se faire vacciner, avant la rentrée scolaire, en organisant une journée portes-ouvertes au profit de la tranche d’âge de 18-39 ans.

Rappelons dans la foulée, que le pass sanitaire a suscité une vaque de débats, dans l’autre côté de la méditerranée, en France, là où, l’on impose le fait de recevoir les deux doses de vaccin, le test PCR négatif de moins de 72 heures ou le résultat d’un test antigénique positif attestant du rétablissement de la Covid -19, datant d’au moins 11 jours et de moins de 6 mois, à l’entrée des restaurants, cinémas, salles de fête, centres commerciaux…

En réalité, la majorité des français ont été en désaccord avec ces restrictions. Cela est, même constaté à travers une série de manifestations qu’ils ont entamé pour exprimer leur colère face à ces exigences.

En Italie, par contre, une très grande partie de la population était favorable au pass sanitaire (selon un sondage récent).

Il faut dire que les règles du pass version italienne ne sont pas tout à fait les mêmes qu’en France. Plus souples, elles n’ont pas posé problème.

Reste à savoir si le pass sanitaire, façon tunisienne, va récolter l’adhésion de la majorité. Affaire à suivre !

Linda Megdiche