Pour plusieurs jeunes tunisiens, la question de la stabilité financière devient de plus en plus inquiétante et un souci permanant, ces dernières années. Terrifiés par la réalité à laquelle ils vont faire face, ces jeunes se préoccupent de la question de la saturation du marché et du manque de perspectives. Face à cet état de fait, la seule issue pour ces jeunes (diplômés ou non diplômés) est de se diriger vers les concours de la fonction publique, plus particulièrement, celui, spécifique au ministère de la défense, étant donné, le gel du recrutement dans la fonction publique dans certains domaines.

Tenant compte, du taux de chômage des jeunes, qui s’accentue, de jour en jour, pour atteindre 40,8%, au premier trimestre de 2021, plusieurs jeunes tunisiens diplômés ou non diplômés, ont les yeux braqués sur le concours de la fonction publique, spécifiques au ministère de la défense.

L’on a constaté, ces dernières années, que ce concours draine un nombre croissant de citoyens. Tout le monde fuit la précarité et s’oriente vers la fonction publique pour le confort d’un salaire fixe !

Il se trouve qu’une telle opportunité n’est pas à rater, même si, parfois, les jeunes diplômés seront obligés de renoncer à leur spécialité, voire à leur parcours universitaire pour s’offrir certains avantages liés, à la stabilité financière et aux horaires de travail (mi-temps).

Par ailleurs, la jeune génération est tentée pour des postes tels que (agent de la Garde nationale, police, agent de la protection civile et autres …) pour les motivations financières qu’offrent ces postes en question.

C’est le métier qui vous choisit !

A vrai dire, un tel constat fait froid au dos ! surtout quand on se trouve face à une jeune génération, plongée dans le désespoir total et qui choisit, par ailleurs, de parcourir un autre chemin pour bénéficier d’un recrutement et d’un salaire fixe.

Ces jeunes-là sont même tentés de jeter leur diplôme, qui a pris des années d’études et d’acharnement, pour répondre aux exigences du concours du ministère de la défense, qui pour « certains postes » n’exigent, pas un diplôme de baccalauréat.

En réalité, ces jeunes n’ont pas tout à fait tort ! Avec la saturation du marché sur tous les niveaux, et le manque de perspectives, l’on peut comprendre le fait qu’ils renoncent à leur métier de rêve et à leurs ambitions pour s’offrir une « certaine stabilité financière ».

Dans la même optique, une frange de jeunes tunisiens affirme que ce genre de concours, pourra leur permettre d’élargir leurs horizons et constitue, ainsi, une lueur d’espoir pour eux, dans le sens où ils pourront gagner leur vie, fonder une famille, avoir des enfants, se payer un loyer, s’offrir une voiture, voyager…

A vrai dire, l’engouement sans pareil sur les concours de la fonction publique est bien justifiable et raisonnable ! surtout quand on se coltine la dure réalité, en face. Alors, entre le rêve et les contraintes du quotidien, qu’il faudra pouvoir assumer, il n’ y a pas photo : C’est le métier qui finit par vous choisir, faute de pouvoir se permettre ce luxe.

Linda Megdiche