L’ancien ministre du Commerce, Mohsen Hassen, est revenu, dans une interview accordée à RTCI, sur des questions économiques, notamment la dégradation de la note souveraine de la Tunisie de B3 à Caa1 et les scénarios envisageables pour sortir de cette crise économique.

Les conséquences de la dégradation de la note souveraine 

Selon Mohsen Hassen, l’accès de la Tunisie aux marchés internationaux est devenu impossible, étant donné qu’on est classé parmi les pays qui sont incapables de payer leurs dettes. Par ailleurs, Moody’s a mis en doute la capacité de la Tunisie à honorer ses engagements financiers.

 Les deux raisons majeurs qui ont causé cette dégradation

D’après l’expert en économie, la fragilité de la gouvernance et l’échec des différents gouvernements depuis 2011 à mettre en œuvre des réformes budgétaires et économiques ont causé cette dégradation.

D’autre part, la question de la liquidité a fait que le pays se trouve au bord du gouffre. « Le resserrement de la liquidité (extérieure et intérieur) provoque une incertitude quant à la capacité du gouvernement à répondre à ses besoins financiers. » a-t ’il ajouté

 Les solutions envisageables pour sortir de cette crise économique et financière

Il y a deux solutions qui permettent de répondre aux problèmes de liquidité. La première solution consiste à recourir à l’aide bilatéral pour boucler le budget de l’année 2021.

« Les pays frères et amis, tels que l’Algérie et les États arabes du Golfe peuvent constituer une alternative pour mobiliser des prêts qui permettront de boucler le budget 2021. » a-t-il fait savoir, en soulignant que cette solution sera confrontée à des risques politiques, surtout quand il s’agit des États arabes du Golfe.

Concernant l’Algérie qui a toujours apporté son soutien à la Tunisie, on ne peut pas trop compter sur son soutien, vu qu’elle a des problèmes au niveau social et économique, selon ses mots.

La deuxième solution qui est plus simple, efficace et rapide à faire consiste à engager des réformes structurelles, en collaboration avec le FMI.

« Ces réformes sont liées à la réduction progressive des compensations des produits alimentaires, la restructuration des entreprises publiques et à des réformes fiscales. » a-t-il dit, en appelant la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden à agir rapidement et à faire une déclaration économique claire quant aux orientations économiques, réformes et à s’exprimer à propos de la dégradation de la note souveraine de la Tunisie.

Selon l’ancien ministre du Commerce, la Loi de finances est concernée par cette dégradation, vu que les hypothèses sur lesquels elle a été élaboré ne sont pas réalistes et ne sont plus d’actualité.

LIM