Jamel Guella a ébloui l’assistance à Dar Sebastian par un horizon de notes et un univers mêlant  tounsi et world music le jazz et la musique nubienne. Ce  grand maître enchanteur nous a présenté un répertoire riche, dont la musique allie puissance et légèreté. Ses  interprétations étaient plaintives et fortes, aptes à faire passer leur message à la perfection.

Comme à l’accoutumée, la prestation de Jamel Guella  a fonctionné comme une belle toile agrémentée de la profondeur du verbe et de la mélodie. Dès l’entame du concert, il interprète« Ilaa Tourath Al Alem »  d’Abou Kacem Chebbi. Il y mettait toute son énergie et toute sa sensibilité. L’enfant de Dar Chaabane a essayé de mettre à chaque morceau, du cœur et de l’énergie. De temps à autre, le luth domine le tout.

Le public ému applaudissait ce chanteur engagé  à la  voix virtuose à la tessiture extraordinairement étendue.  Ses touches  expriment des tableaux multicolores, une sensibilité et des couleurs d’ici et d’ailleurs avec des influences parfois mystiques, appréciées par l’assistance. Il a tenu à chanter  trois poèmes de Sghaier Ouled Ahmed « Zouhour » , « Nissaa Biladi » et « Hajar » Des morceaux  comme « Taye El Borni » « Aoued Ali Taaré» de Sayed  Dérouiche et autres ont retenu un grand public, connaisseur et enivré par cette musique belle et innovante .

L’artiste se laisse pétrir de toutes les influences, au gré des rencontres.  La communion avec son public était intense surtout lorsqu’il chantait  « Abd El wadoud » de Cheikh Imam. Et d’enchaîner  « Babour Zaamar » une chanson spécialement dédiée  au grand regretté, enfant de Dar Chaabane, Hédi Guella

                                             Kamel Bouaouina