Abdallah Hamdok, le Premier ministre soudanais placé en résidence surveillée depuis le coup d’État, a jugé que « la voie vers une sortie de crise » au Soudan passait par le retour de son gouvernement, selon un communiqué du ministère de l’Information. Il a également réclamé la libération des dirigeants civils.

« Il faut revenir à la situation telle qu’elle était le 24 octobre », soit la veille du coup d’État au Soudan. Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, en résidence surveillée depuis, a estimé dimanche 31 octobre que « la voie vers une sortie de crise » passait par le retour de son cabinet déposé.

Selon un communiqué du ministère de l’Information, Abdallah Hamdok – lors d’une rencontre avec les ambassadeurs américain, britannique et norvégien membres de la « Troïka » à la manoeuvre au Soudan -, a également réclamé la libération des dirigeants civils.

Ces derniers sont toujours introuvables depuis leur arrestation, a indiqué leur avocat Kamal al-Jizouli à l’AFP, réclamant que « soit rendu public le lieu où ministres et politiciens sont détenus ».

Le ministère a ajouté que l’émissaire américain pour la Corne de l’Afrique reviendra mardi à Khartoum.

Un gouvernement promis « sous une semaine »

Le pays, englué dans le marasme politique et économique depuis des décennies, est désormais à l’arrêt entre militaires intransigeants et manifestants anti-putsch en « désobéissance civile » depuis le coup d’État du général Abdel Fattah al-Burhane qui a dissous toutes les institutions.

Abdallah Hamdok, qui incarnait le visage civil de la difficile transition du Soudan vers la démocratie après trente années de dictature d’Omar el-Béchir, a été arrêté « parce qu’il refusait de soutenir le coup d’État », selon le ministère.

Retenu un temps chez le général Burhane avant d’être finalement ramené chez lui, où il est sous « surveillance étroite », l’ancien économiste onusien s’exprime depuis lundi dernier via des communiqués qui sont publiés sur la page Facebook du ministère de l’Information entré en dissidence.

Il a rencontré des diplomates, comme l’émissaire de l’ONU au Soudan, Volker Perthes qui a évoqué des efforts de « médiations », s’est entretenu au téléphone avec le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, mais n’a jusqu’ici pas été autorisé à recevoir ses rares ministres qui n’ont pas été arrêtés.

Le général Burhane a affirmé qu’il ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’Abdallah Hamdok conserve son poste et promis un gouvernement « sous une semaine », selon un entretien à la presse russe publié lundi, l’un des rares pays à ne pas avoir condamné son coup de force.

Mais Mariam Sadeq al-Mahdi, ministre soudanaise des Affaires étrangères toujours en liberté, avait affirmé samedi à l’AFP que ni elle ni le Premier ministre n’accepteront de « participer à cet acte grotesque, cette trahison menée par les putschistes ».

(D’après France 24)