La campagne de sensibilisation menée par l’Instance générale de prospection et d’accompagnement du processus décentralisé (IPAPD) à travers ses caravanes de la décentralisation sensibilisation qui ont sillonné les quatre coins de la République, s’est terminée.

La campagne qui a démarré le 2 octobre s’est donc achevée le 24 du même mois, dans les régions de la Tunisie, en compagnie de nombreux médias et radios locaux , afin d’informer la population sur les tenants et les aboutissants de la décentralisation. Quatre équipes étaient composées notamment, d’animateurs/trices et de médiateurs/trices de l’association El Bawsala, chargées de répondre aux interrogations des citoyennes tout en leur proposant un jeu concours sur le thème de la décentralisation, dans le strict respect du protocole sanitaire, à travers la distribution de masques.

Au final, durant près de 3 semaines, les 4 caravanes de sensibilisation auront sillonné les 10 gouvernorats de la République posant leurs valises dans 70 communes. Un itinéraire qui a permis d’aller à la rencontre de toutes les catégories de la population tunisienne. Ainsi, pas moins de 24.851 personnes, dont 9.288 femmes et 15.563 hommes, ont pu s’informer sur les modalités de la décentralisation, ses caractéristiques et son impact sur les conditions de vie au niveau régional et local.

Au niveau des catégories d’âge, 2.576 (11%) jeunes femmes ont été sensibilisées, ainsi que 4.554 (18%) femmes adultes, 2.158 (8%) femmes âgées, 4.492 (18%) jeunes hommes, 7.263 (29%) hommes adultes et 3.808 (15%) hommes âgés.

La page Facebook de l’IPAPD en a donné des échos réguliers et mis en ligne six capsules vidéo dans lesquelles le slameur Hatem Karoui explique en quoi la décentralisation touche directement la vie quotidienne des Tunisien.ne.s. (https://www.facebook.com/IPAPD.Tn/).

Il est indéniable que l’initiative s’est avérée judicieuse et force est de constater que la population manifeste un intérêt croissant pour ce programme de décentralisation, même si certaines interrogations planent quant au bien-fondé d’un tel projet et, surtout, à sa concrétisation dans les faits. D’ailleurs, c’est ce que nous explique Mohamed Salah Gharbi, observateur de l’association El Bawsala, que nous avons rencontré le 18 octobre à Gremda, sur la caravane du sud. « Au cours de notre mission de sensibilisation, et après avoir expliqué aux citoyen.ne.s les droits que leur permet la décentralisation et sur le fait qu’ils peuvent eux-mêmes directement contribuer au succès de ce processus, nous avons constaté que leurs principales préoccupations tournent autour de deux sujets principaux. La décentralisation va-t-elle se concrétiser sur le terrain, est-ce qu’elle va être réellement appliquée, surtout avec les récents événements politiques qu’a connu le pays, et après la suppression du ministère des Affaires locales ? »

Quant à Sana Mekki, animatrice de la caravane, elle a remarqué que : « Bon nombre de citoyens ignorent partiellement ou totalement les droits et avantages à leur disposition pour contribuer de manière effective aux décisions publiques et qui touchent à leur quotidien. Une fois conscients de cet acquis que procure la décentralisation, on sent une certaine motivation et une envie naissance de s’impliquer davantage et de participer aux propositions et décisions d’intérêt général. »

Un intérêt tout acabit

Un constat dont on peut s’apercevoir dans les propos de la citoyenne Najla Bouzid : « Franchement, j’étais persuadé que toutes les décisions relevaient uniquement et exclusivement du pouvoir central, les autorités régionales étant là pour suivre et exécuter. Là, je viens d’apprendre que ce n’est pas vraiment le cas et que nous pouvons en réalité prendre notre propre destin en main. La proximité que nous offre la décentralisation permet désormais aux citoyennes de décider de leur sort. Il suffit juste de mettre la main dans la main et tout devient possible. »

Même son de cloche chez le citoyen Saïd Mziou : « Le pouvoir central décidait pour tout le monde sans avoir connaissance de la réalité du terrain ni de la particularité de chaque région, et encore moins des vraies préoccupations des individus. Grâce à la décentralisation, chaque région va pouvoir se prendre en charge et choisir elle-même ce qui lui convient le mieux pour son intérêt et pour le bien-être de ses habitants. À nous d’appuyer cette dynamique en contribuant à l’amélioration des conditions de notre région et à apporter les solutions idoines à même de garantir la réussite du processus de décentralisation. »

Après Gremda, où elle a fait escale le 18 octobre, Zarzis le 15 octobre, Rjim Maatoug le 16 octobre et Sombat El Hamma El Gharbia le 17 octobre, la caravane du sud a poursuivi son chemin à destination de Kalaa Sghira et Tebourba, respectivement les 20 et 21 octobre.

(d’après Communiqué)