L‘aviculture moderne tunisienne a connu un développement important au cours des dix dernières années. Cependant la mauvaise organisation de la commercialisation, l’augmentation des charges et la baisse des revenus freinent cette activité et de plus en plus d’éleveurs de volailles en Tunisie sont contraints d’abandonner leur exploitation.

Les aviculteurs s’inquiètent de la flambée du coût des matières premières.  Ils tirent la sonnette d’alarme face à la flambée du coût des matières premières. Il est certain que les facteurs prépondérants dans la pérennité des exploitations avicoles sont d’une part les prix des matières premières entrant dans la composition des aliments et les prix sur le marché. En effet, le prix des ces matières premières compte pour 65 à 70% environ dans la structure du coût des produits avicoles. Depuis ces derniers mois, les cours des matières premières composant l’aliment des poules pondeuses ont grimpé deux fois et sont en forte augmentation, notamment pour le maïs et le tourteau de tournesol. L’indice du coût des matières premières entrant dans l’alimentation des poules pondeuses est en augmentation de 16 % sur un an. Cette flambée augmente les coûts de production.

Casser la spirale !

Lassad Ziitar, membre de la chambre syndicale nationale des abattoirs de volaille et des transformateurs des viandes, proteste contre la hausse des coûts de production des œufs, précisant que « le coût d’un œuf d’aujourd’hui est d’environ 255 millimes. Cela est dû à l’augmentation du prix de l’aliment et des prix des vaccins et des médicaments ainsi qu’à la dépréciation du dinar. Le prix des 4 œufs revient ainsi à 1020, alors que leur prix est de 980 millimes dans les commerces. Les éleveurs vendent à perte. »

Confrontés à une hausse des coûts de production, principalement ceux des aliments pour animaux et de l’énergie, les éleveurs tirent, depuis plusieurs mois, la sonnette d’alarme face à cette situation qui perdure depuis le déclenchement de cette crise sanitaire. Aujourd’hui, les éleveurs sont contraints à un choix terrible. Si, dans le meilleur des cas, certains s’orientent vers d’autres productions, beaucoup se trouvent obligés d’abandonner leurs exploitations.

Lassad Ziitar revendique une revalorisation du prix d’achat des œufs coquilles à destination de la grande distribution, des industries alimentaires et du segment de la Restauration. « Une augmentation du prix de vente des œufs est plus que jamais indispensable. Ce dispositif est le seul à même de garantir une juste rémunération de l’ensemble des maillons de la filière des œufs. Il faudrait alléger le coût de la production et surtout casser la spirale de hausse des prix actuelle des matières premières. Le prix des œufs pourrait augmenter, en raison des surcoûts pour l’alimentation des volailles « , a-t-il prévenu.

                                 Kamel BOUAOUINA