Des extraits des chansons de feu Rida Diki et des jeux de lumières ont illuminé la Cité de la Culture à l’occasion du démarrage de la 7ème édition des Journées musicales de Carthage (JMC) qui se poursuit jusqu’au 23 décembre 2021. Le public de la cérémonie des JMC a été, ainsi, accueilli par un clin d’œil à un chanteur qui symbolise l’esprit du festival et qui a marqué la scène tunisienne par sa créativité son originalité et ses compositions à la fois décalées et engagées. « Africa percussions », un groupe composé de percussionnistes tunisiens et migrants a envahi, ensuite, la Salle des régions pour faire vibrer le public aux rythmes des sonorités africaines.

Une édition riche au niveau de la forme et du contenu, mélangeant le numérique et le présentiel ; c’est ainsi que la ministre des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi a tenu à féliciter les organisateurs des Journées musicales de Carthage 2021, une édition qui symbolise l’espoir et le retour à la vie après le report de l’édition 2020 en raison de la pandémie de la Covid-19.

Dans son allocution, annonçant le coup d’envoi des festivités de la 7ème édition des JMC, la ministre a tenu à mettre l’accent« sur l’apport des technologies numériques dans cette édition », une édition qui « souligne  que les distances, les situations sanitaires ne sont pas des obstacles entre le langage universel de la musique, la création, la culture et le public. »

Le directeur artistique des JMC2021, Sami Ben Said a présenté cette nouvelle édition en expliquant que les JMC sont toujours une occasion pour célébrer les musiques du monde, la créativité de la scène musicale africaine et arabe, mais aussi pour proposer aux artistes des solutions et des opportunités de rencontres entre professionnels, afin, dit-il, d’assurer « une vie digne pour le musicien ».

Une édition « au service » des artistes, une édition qui « se libère d’une logique éphémère » pour instaurer « une logique pérenne », a souligné Ben Said. Pas de compétition ni de palmarès, car tous les artistes participants sont au centre du festival attirant ainsi les mélomanes mais aussi les professionnels à l’instar des directeurs des festivals, les programmateurs ou distributeurs, souligne encore le directeur des JMC.

La cérémonie d’ouverture de la 7ème édition des JMC  coïncide, cette année, avec la Journée internationale de la migration célébrée le 18 décembre de chaque année. Le choix de la journée n’est pas une simple coïncidence comme l’affirme Ben Said mais une manière de mettre en avant le droit de la liberté de la circulation et la disparité entre nord et sud dont l’artiste africain et arabe d’aujourd’hui se trouve prisonnier.

Dans ce contexte, le numérique est une position pour souligner le droit à la liberté de circulation en particulier les artistes. C’est dans cet esprit que le documentaire projeté « Africa Tour » a été filmé dans 8 pays africains. Défiant les frontières, les équipes des JMC sont allées à la rencontre des artistes –musiciens-chanteurs chez eux afin de proposer des concerts digitaux et faire voyager le public en Egypte, Cameroun, Madagascar, Algérie, Togo, Mali, Mauritanie et le Maroc.

Célébrant une Afrique multiculturelle, le duo Jihed Khemiri et Paco accompagnés par le chanteur Mohamed Jouini ont proposé une performance où les sonorités ancestrales africaines se conjuguent aux rythmes  modernes de la musique électronique.

Dans la seconde partie du concert de la cérémonie d’ouverture, le collectif Aytma accompagné de l’artiste visuel Laurenz Theinertont a fait voyager le public du Théâtre des régions dans un voyage sensorielle où l’univers musical multiforme et multiples d’Aytma est suivi d’une manière simultané par un mapping improvisé, signé par l’artiste visuel l’allemand.

Les JMC se poursuivent jusqu’au 23 décembre 2021. Les prix sont fixés à 5 dinars pour le public et 2.5 dinars pour les élèves et les étudiants.