• L’impact financier des ajustements de la masse salariale sera de l’ordre de 1559 MDT

Le gouvernement Bouden compte mettre en place des réformes économiques et fiscales pour atténuer le dérapage des finances publiques et surtout décrocher un nouvel accord avec le FMI. « I Watch », vient de publier un document « top secret » portant sur le programme détaillé des réformes esquissé par le gouvernement. L’objectif de ce programme, selon le document, est d’identifier les mesures en 2022 pour réunir les conditions de la reprise à partir de 2023.

Le document précise que le programme s’axe autour de quatre piliers et de trois leviers. Ce programme est basé sur la politique budgétaire, la politique financière, la politique monétaire et de change et des réformes structurelles. L’inclusion sociale, la digitalisation et la gouvernance en sont les trois leviers. Le document indique que ce programme vise une stabilisation à court terme et une soutenabilité à moyen terme (2022-2025). Les facteurs de stabilisation à court terme consistent à: calibrer les besoins de financement ; contenir les sources de dérapages; gérer les risques; et renforcer le rôle social de l’Etat.

S’agissant du long moyen terme, la soutenabilité s’appuiera sur l’inclusion sociale et financière, la digitalisation et la réforme de la fonction publique. Mais aussi la réforme des entreprises publiques, la transition énergétique et l’investissement.

Selon le même document, deux impératifs s’imposent. L’objectif étant de renforcer la capacité de mobilisation des financements. D’abord par une réduction du déficit budgétaire de 8,5 milliards de dinars. Et ce, pour ramener le besoin de financement à un niveau finançable (19,3 milliards de dinars). Puis par la conclusion d’un accord avec le FMI pour pouvoir mobiliser la totalité des 19,3 milliards de dinars.

Un accord avec le FMI avant la fin du 1er trimestre 2022 ?

Le document publié par « I Watch » révèle que la mobilisation de financement dépend de la conclusion d’un accord avec le FMI et ce, avant la fin du 1er trimestre 2022. L’objectif est de faciliter la mobilisation des ressources d’emprunt extérieur estimées à hauteur de 14,3 milliards de dinars.

Toujours selon le document, les mesures proposées prévoient une augmentation des prix du tabac, des nouvelles dispositions fiscales, des recettes non fiscales additionnelles et d’autres mesures. Les recettes additionnelles attendues en 2022 atteindront 1881 MDT.

Au niveau de la maîtrise de la masse salariale, ce programme suppose le gel des recrutements, le gel des salaires, une retraite anticipée (avec un coût de 192 MD). L’impact financier des ajustements de la masse salariale, proposées sera de l’ordre de 1559 MDT.

Reste à savoir si ces mesures prévues par le gouvernement pour stopper l’hémorragie des finances publiques parviendront à séduire l’institution de Bretton Woods. La majorité des économistes et experts sont plutôt pessimistes et ne croit pas un éventuel accord avec le FMI.

Khouloud AMRAOUI