Les représentants des syndicats de l’Etablissement de la télévision tunisienne (ETT) ont appelé la Présidence du gouvernement et la Présidence de la République de nommer d’urgence, à la tête de l’établissement, la personne qui sera capable de la réformer.

Ils ont annoncé qu’une grève générale sera organisée le 13 janvier 2022, si la responsable de la gestion provisoire de l’établissement continue à refuser le dialogue avec les syndicats.

Ingérence politique

S’exprimant au cours d’une conférence de presse, tenue jeudi 6 janvier 2022, les membres des divers syndicats ont, notamment, regretté la dépendance de la production aux décisions politiques qui dépassent la direction de l’établissement et ses employés. Selon eux, les journalistes de l’établissement n’assument pas la responsabilité de la dégradation de la situation de ce service.

Ils ont pointé les tentatives, menées durant les dix dernières années, par les différentes parties politiques, en vue de mettre la télévision tunisienne au service d’agendas politiques, et ce malgré les actions menées en vue de tenir ce média loin des tiraillements politiques.

Ils ont, également, regretté la marginalisation des compétences, en particulier dans le service de production et le recours au secteur privé.

Mauvaise gestion des ressources

Sur un autre plan, les syndicalistes ont évoqué la mauvaise gestion des ressources de la télévision. Ils ont fait observer, dans ce sens, que durant la présidence de Lassad Dahech, d’importantes sommes d’argent ont été dépensées dans l’équipement de studios, restés pourtant inexploités. Il s’est avéré, par la suite, que ce matériel n’est pas conforme aux normes et que son coût est beaucoup moins important que celui indiqué, ont-ils regretté.

Par ailleurs, les syndicats reprochent à la responsable de la gestion provisoire de l’établissement, Awataf Saghroun, des nominations provoquant des conflits d’intérêts, ainsi que la non application de la circulaire relative à la gouvernance au sein de l’entreprise.

Selon eux, la réforme de l’établissement passe, incontestablement, par la promulgation d’un nouveau statut et l’élaboration d’un nouvel organigramme.