Le nombre de nouveaux cas quotidiens de Covid-19 continue d’augmenter cette semaine, mais des premiers signes peuvent laisser penser que l’on s’approche du sommet de la vague. On table sur l’hypothèse d’une diminution du nombre de contaminations.

Dr Rafik Boujdaria,  chef de service de médecine d’urgence à l’hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana dans un post publié  a souligné que « Omicron est un  variant  qui présente un grand nombre de mutations, dont certaines sont préoccupantes. Omicron présente en effet 32 mutations. Le souci, c’est que lorsque vous avez autant de mutations, cela peut avoir un impact sur la façon dont le virus se comporte. Le nombre élevé de mutation de ce nouveau variant pourrait l’aider à éviter les défenses immunitaires de l’organisme. Il pourrait par définition être plus transmissible. Il  a un potentiel de propagation très rapide . Ce   variant Omicron semble, selon les premières analyses, provoquer des symptômes plus légers que les précédents variants. Les symptômes seraient similaires aux symptômes grippaux »

 Néanmoins, du fait de la très haute contagiosité de ce nouveau variant, le nombre des personnes hospitalisées a fortement augmenté. Dr Boujdaria explique que « Les personnes qui arrivent à l’hôpital avec une Covid-19  se sont, soit  des personnes âgées, ou  des patients qui ne  sont pas vaccinées et des   personnes qui ont des facteurs de risque, en particulier d’autres comorbidités, et surtout qui ont une deuxième dose qui est assez éloignée, en général 5/6 mois, voire plus, de leur nouvelle infection . Les cas graves sont peu nombreux actuellement mais pourraient être liés au variant. Delta qui circule encore  en particulier  chez les personnes  qui ne sont pas ciblées par la vaccination ou qui manquent d’immunité  . La protection offerte par deux doses de vaccin contre l’infection à ce variant omicron serait d’environ 30 %. La dose de rappel ferait toutefois monter ce pourcentage est  à environ 75 %. La protection que procure cette troisième dose contre les symptômes graves menant à des hospitalisations pourrait d’ailleurs s’élever à 85 % »

Le plus important est de connaître durant cette vague le nombre de patients hospitalisés que ceux contaminés. Depuis son apparition à Wuhan, à l’automne 2019, le Covid n’a cessé de créer la surprise et de déjouer les stratégies mis en place pour l’endiguer. La 5ème vague portée par le variant omicron marque une rupture, qui pourrait voir l’épidémie de Covid se transformer en endémie, à l’image de la grippe saisonnière. Avec l’augmentation de l’immunité dans la population – et avec omicron  , il y aura beaucoup d’immunité naturelle en plus de la vaccination . N nous avancerons rapidement vers un scénario qui sera plus proche de l’endémicité » a précisé Dr Boujdaria

« Notre regard sur la pandémie va changer »

Et d’ajouter « Nous devons maintenant évaluer l’évolution de Covid-19 en une maladie endémique et continuer à renforcer l’immunisation et la protection. Notre regard envers la maladie va changer ainsi que notre stratégie de prise en charge.

Dr Boujdaria en a profité pour rappeler l’importance des gestes barrières, peu à peu délaissés par les tunisiens à mesure qu’ils se sont fait vacciner. « On peut très probablement renforcer les mesures barrières, qui sont relâchées. Le port du masque et la distanciation sont nécessaires pour nous protéger. La vaccination ne doit pas être oubliée surtout chez les personnes âgées » insiste-t-il .

Il est vrai que le port de masque   est complètement oublié dans de multiples endroits. Et où il est appliqué, dans les transports en commun, il est mal appliqué. Sous le nez, ça ne sert strictement à rien. D’autant que ce variant Omicron affecte les voies aériennes supérieures. Donc si on a le nez découvert, on en fait profiter tout son entourage. Ce n’est pas normal qu’une seule personne prenne la liberté de contaminer tout son entourage parce qu’elle préfère avoir le nez à l’air que sous un masque.

« Le message principal est donc le suivant : si vous êtes vacciné, vous êtes protégé, mais si vous êtes vulnérable ou si vous n’avez pas été vacciné, cet Omicron, aussi léger qu’il puisse être pour d’autres, pourrait vous frapper très durement », a expliqué Dr Boujdaria.

 

                                   Kamel Bouaouina