A moins de deux mois du premier tour de la présidentielle 2022, l’ancienne Garde des Sceaux et candidate à l’élection présidentielle, Christiane Taubira a dévoilé les grands axes de son programme en matière de transition écologique, lors d’une conférence organisée, mardi 8 février 2022, à Paris. Christiane Taubira a notamment évoqué la justice sociale, concept, selon elle, « indispensable » à la réussite du combat écologique.

La gagnante de la Primaire populaire continue, ainsi, sa campagne. « Pour être à la hauteur du combat écologique qui nous attend, la justice sociale est indispensable », a-t-elle expliqué en introduction de ses annonces. Voici ce qu’il faut retenir.

Rénovation de 80% des logements « passoires thermiques »

Attachée à la notion de « justice sociale », Christiane Taubira a souligné l’importance de « sécuriser les personnes les plus vulnérables ». Pour ce faire, la candidate propose plusieurs pistes. D’abord, la prise en charge à hauteur de 80 %, à travers différentes aides, de la rénovation globale des logements considérés comme des « passoires thermiques ». En termes de coût, cette mesure « représente sur l’ensemble du quinquennat une multiplication par quatre des aides publiques et à terme un investissement de 16 milliards d’euros par an », a-t-elle assuré.

Un chèque alimentaire mensuel de 150 € pour les familles les plus modestes

L’ancienne Garde des Sceaux a ensuite évoqué l’alimentation, enjeu central au sein de la transition écologique et solidaire. Évoquant la mise en place d’une « protection sociale alimentaire », elle a annoncé la distribution d’un chèque alimentaire de 150 € qui serait distribué, chaque mois, aux familles les plus modestes. Une manière de faciliter « l’accès de toutes et tous à une alimentation saine et de qualité ». Elle a par ailleurs indiqué l’abaissement de la TVA sur les produits issus de l’agriculture biologique sera abaissée à 0 %.

Fin des véhicules thermiques, doublement du bonus écologique, fonds vélo…

En ce qui concerne les transports, Christiane Taubira a plaidé en faveur d’une interdiction de vente des véhicules thermiques d’ici 2030. Une mesure « accompagnée du doublement du bonus écologique pour les familles les plus modestes ». Outre la voiture, la candidate veut aussi relancer « les transports de proximité », notamment à travers la remise en circulation des TER. Enfin, elle a assuré vouloir « développer un fonds vélo de 500 millions d’euros […] pour soutenir les investissements des collectivités dans les nouvelles mobilités urbaines. »

Taxation sur les tarifs d’assurance des véhicules polluantes

Afin de rééquilibrer la dette écologique, injustement répartie selon elle, Christiane Taubira a évoqué « une taxation sur les tarifs d’assurance, prenant compte des émissions de CO2 du véhicule et de son poids ». Elle souhaite également que les tarifs autoroutiers soient revus à la hausse pour les véhicules les plus polluants.

« Lorsque l’on sait que 50 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales sont imputables aux 10 % les plus riches, il est facile de se rendre compte que les émissions de gaz à effet de serre, c’est aussi une affaire de classes. », a-t-elle indiqué pour justifier son propos.

Toujours dans l’optique ne pas exclure les plus modestes du processus de transition écologique, elle a évoqué l’idée « d’un volume d’eau, de gaz et d’électricité gratuit, suivi de tarifs progressifs. »

Relocalisation des industries textiles, automobiles et médicamenteuses

Christiane Taubira s’est aussi prononcée en faveur d’un plan de relocalisation des industries textiles, automobiles et médicamenteuses. Afin de « redonner de l’emploi non-délocalisable, du pouvoir d’achat, tout en baissant nos émissions de gaz à effet de serre importées ». Elle a par ailleurs assuré que « la France refusera ou renégociera les accords de libre-échange ne respectant pas les accords de Paris sur le climat ».

Allègement de la dette des agriculteurs bio

L’ancienne Garde des Sceaux a également montré sa volonté de légiférer, au Parlement, sur le crime d’écocide afin de l’intégrer à terme dans le Code pénal. Dans cette optique, elle a proposé la création d’une caisse de défaisance pour alléger les dettes des agriculteurs bio, ainsi que l’instauration d’une redevance sur les engrais azotés, « qui représentent une part importante des gaz à effet de serre issus de l’agriculture ».

Interdiction des publicités sur les produits polluants

Évoquant enfin un « devoir d’exemplarité » de l’État et des grandes entreprises, Christiane Taubira a annoncé des mesures spécifiques. Parmi celles-ci, l’interdiction des publicités sur les produits polluants, la mise en place d’une taxe sur le kérosène ou encore d’une taxe de 4 % « pour les entreprises versant plus de 10 millions d’euros de dividendes à leurs actionnaires. »

(agences)