Le 32 BIS, nouveau centre d’art contemporain à Tunis, a organisé ce jeudi 16 février, une conférence de presse dans ses locaux pour présenter ce nouveau centre d’art contemporain à Tunis, qui se veut un lieu hybride et alternatif de recherche, de création, d’exposition et de partage des savoirs. La conférence de presse a aussi permis de présenter l’exposition inaugurale WIRD de l’artiste franco-algérien Bruno Hadjih.

Le « 32 BIS », espace hybride et alternatif

Le « 32 BIS » est un nouveau centre d’art contemporain à Tunis. Il s’agit d’un lieu hybride et alternatif de recherche, de création, d’exposition et de partage des savoirs. Deux bâtiments, 4 niveaux, 4 000 m2 : le 32 bis se trouve entre les murs de l’ancien siège Philips, construit en 1953 au cœur du centre-ville de Tunis. Il prend part à un réseau grandissant d’espaces et d’acteurs qui contribuent, ensemble, à l’élan créatif du pays.

Le 32 bis se veut un lieu de résidences artistiques, d’expositions, de performances, d’ateliers, d’éducation culturelle, de formation et d’accompagnement professionnel, où se dessine un dialogue entre artistes, commissaires et chercheurs tunisiens et internationaux.

Le centre accueille en son sein une médiathèque spécialisée en art moderne contemporain, autour de laquelle s’articule tout un programme d’éducation artistique et culturelle. Pensé comme un laboratoire, le 32 bis se veut un lieu d’échange et d’émulation où se nouent et se dénouent les grands questionnements qui traversent notre époque.

Programmation pleine de promesses

À travers WIRD et depuis plus de 25 ans, Bruno Hadjih mène une réflexion sur le soufisme au sein de différentes communautés soufies, des HLM de Montreuil aux grottes de l’Hindi Kouch, en passant par le Mali, l’Iran ou l’Algérie. Son exposition WIRD marque le début de la saison inaugurale du au « 32 BIS », qui se poursuivra jusqu’à la fin de l’année 2022. Cette saison sera l’occasion d’expositions, d’ateliers et rencontres.

Depuis un an déjà, de nombreux artistes tunisiens et internationaux participent au programme de résidences artistiques du « 32 BIS ». Parmi eux Atef Matallah (Tunisie), Doa Aly (Egypte), Jan Kopp (France / Allemagne), Rafram Haddad (Tunisie), et bien d’autres.

Au printemps, l’artiste sud-africaine Thania Petersen sera accueillie pour une résidence de trois mois, suivie d’une exposition personnelle au « 32BIS ». En novembre prochain, plus de 20 artistes tunisiens et internationaux participeront à une grande exposition conçue par l’historienne de l’art franco-égyptienne Nadine Atallah, intitulée « Le Cheveu de Mu’awiya ».

Par ailleurs, le « 32BIS » développe différents projets d’accompagnement de jeunes artistes tunisiens et du continent africain, en particulier à travers le programme AFC-ACADEMY qui se déroulera au mois de juin 2022 avec « l’African Culture Found », co-fondé par l’artiste malien Abdoulaye Konaté.

WIRD, une expérience soufie

Le 32 Bis présente, ainsi, l’exposition WIRD, du 18 février au 18 mars 2022, en partenariat avec Lalla Hadria Editions. WIRD est une exposition photographique et vidéo de l’artiste franco-algérien Bruno Hadjih. Son travail est accompagné d’un ensemble d’objets anciens issus de la collection d’art islamique Lalla Hadria, ainsi que d’une installation sonore du musicien tunisien Imed Alibi.

Dans le soufisme, et au cœur de l’exposition, le wird est la pratique par laquelle une voie mystique se différencie d’une autre. Il permet de transmettre le secret qui attachera le maître à son élève à travers un ensemble d’incantations, de prières, et de respirations qui mènent au Hal, à l’absolu. Le Hal est l’extinction de soi dans l’autre.

« Personne ne raconte ce qui se passe pendant une khalwa, écrit Pierre Guicheney. Le témoignage le plus visible des ermites à l’issue de la retraite, c’est le rayonnement de leur visage. Bruno Hadjih témoigne qu’on peut « sentir la matérialité de cette intériorité », si on est à l’écoute. « Ils ont un regard qui est nourri par ce qu’ils ont à l’intérieur ».

Par la suite, dans la nuit et le silence de sa thébaïde du Gers, le photographe replonge dans les archives de son long parcours et en extrait les images qui lui paraissent essentielles. Elles entourent et découlent des portraits des reclus. Bruno Hadjih les sublime dans de nouveaux traitements. Il en exalte les dominantes, les températures, les couleurs. Ces images ne se prêtent pas à une lecture immédiate, elles ne cherchent pas un impact éphémère. Elles demandent réflexion, contemplation. Elles sont visions et révélations. D’uniques et précieuses icônes. »