Journaliste, polémiste et écrivain, Eric Zemmour est le président du parti « Reconquête ». A moins de deux mois du premier tour de la présidentielle 2022, on vous présente tout ce que vous devez savoir sur ce candidat.

Sa famille a quitté l’Algérie en 1952

Si Eric Zemmour est né en 1958 dans la ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis), sa famille est originaire d’Algérie. Mais elle est française depuis 1870 grâce au décret de Crémieux, qui donne la citoyenneté française aux « Israélites indigène » d’Algérie. D’origine juive, elle perdra un temps cette nationalité avec le régime de Vichy durant la Seconde guerre mondiale avant de la retrouver à la fin de la guerre.

Les parents d’Eric Zemmour, Roger Zemmour et Lucette Lévy, décident de quitter l’Algérie pour rejoindre la métropole en 1952. Les parents, les grands-parents mais également les oncles et tantes du candidat s’installent en banlieue parisienne. Ses grands-parents paternels et maternels font alors le choix d’adopter des prénoms français : Liaou et Messouka Zemmour deviennent ainsi Justin et Rachel, et les parents de sa mère font le choix de Claire et Léon.

Elevé dans la foi juive

La famille d’Eric Zemmour appartient à la communauté des Juifs séfarades, une foi religieuse dans laquelle l’ancien polémiste sera élevé. Son père travaillant beaucoup, il sera souvent absent du foyer familial. Eric Zemmour le dit lui-même, son enfance, il l’a passée entouré de femmes, sa mère Lucette mais aussi sa grand-mère Claire. Les deux femmes s’occuperont de l’éduquer dans la foi juive mais aussi dans les valeurs du patriotisme, qui sont aujourd’hui le socle de son programme présidentiel.

Eric Zemmour ira dans des établissements confessionnels privés et appartiendra également au groupe scolaire Yabné dans le 13e arrondissement de Paris, une institution éducative juive. Il fera même partie du club de football de Yabné.

Devenu adulte, Eric Zemmour, dont le nom confessionnel est Moïse, continue de suivre les préceptes de la Halakha, c’est-à-dire de la loi juive.

Une carrière de journaliste-polémiste

Après deux échecs au concours d’entrée de l’Ecole nationale de l’Administration (ENA) en 1980 et 1981, Eric Zemmour se tourne vers le journalisme. Il rejoint d’abord le Quotidien de Paris et y restera jusqu’à la disparition du journal, en 1994. En 1996, il rejoint la rédaction du Figaro en tant que journaliste politique. Il deviendra par la suite éditorialiste du quotidien avant d’en quitter la rédaction en 2021 pour se lancer en politique.

Parallèlement à ses activités de journaliste de presse écrite, Eric Zemmour devient polémiste à la télévision, dans l’émission On n’est pas couché puis avec une émission en duo au côté d’Eric Naulleau sur Paris Première. Le polémiste est aussi présent à la radio, notamment sur RTL. En 2019, il rejoint CNEWS, en tant qu’éditorialiste de l’émission Face à l’Info animée par Christine Kelly.

Une candidature mûrement réfléchie

Début septembre 2021, face aux rumeurs de sa prochaine campagne pour l’élection présidentielle, le CSA prend la décision de faire comptabiliser par les médias audiovisuels le temps de parole d’Eric Zemmour, le qualifiant alors « d’acteur du débat politique national ». Le polémiste cesse donc ses collaborations avec les différents médias pour lesquels il intervenait.

Deux mois plus tard, le 30 novembre 2021, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2022. Une décision très mûrement réfléchie et soutenue par la famille du polémiste et notamment par l’un de ses trois enfants.

Le 9 décembre, le candidat confiait sur France 2 : « Je vous avoue que cela a été un long cheminement, pendant des années, des gens venaient me voir en me disant il faut que vous y alliez personne n’osera et un jour je discute avec mon fils et je lui dis tu as vu les esprits évoluent et j’y ai pris ma part sur l’assimilation, sur l’immigration’, et il me regarde et il me claque en disant ‘bon ça va maintenant, le diagnostic tu l’as fait depuis 30 ans, maintenant il faut passer à l’action.»

Deux votes pour François Mitterrand

Le candidat, qui se réclame du RPR et du gaullisme, explique avoir voté à deux reprises pour le socialiste François Mitterrand, avant de rompre avec la gauche dans les années 1980. Il refuse de se laisser qualifier de candidat d’extrême droite, estimant qu’il s’agit là d’une «vieille méthode stalinienne des années 1930, qui consiste à traiter de ‘fascistes’ tous ses adversaires».

Ainsi, Eric Zemmour se définit comme un « gaullo-bonapartiste ». Sa politique lui a valu le ralliement de nombreux élus venant des Républicains mais également du Rassemblement national. Dernier arrivé dans le camp d’Eric Zemmour, l’eurodéputé RN Nicolas Bay.

(agences)