A l’initiative de l’Association pour la Culture et les Arts Méditerranéens (ACAM), et en partenariat avec la délégation régionale des Affaires culturelles à Monastir ainsi que l’Institut Supérieur des Langues appliquées à Moknine, a été organisée la première édition des Journées Tahar Chériaa pour l’Image et le Livre (JIL-T@C 1), les 11-12-13 mars 2022, respectivement dans les 3 villes de Moknine, Sayada et Monastir.

Au programme, un colloque autour du thème : « L’Image, le livre et leurs paris culturels ». Ses travaux ont été répartis en deux volets, le premier à Moknine avec d’abord une conférence inaugurale intitulée « La Bibliothèque du poète », donnée par le grand poète, romancier et chercheur en arts populaires, Hassan Najmi, par ailleurs militant de la société civile. Le conférencier a été présenté par son Excellence l’Ambassadeur du Royaume marocain en Tunisie, le diplôme et intellectuel Hassan Taraq. Puis, le public universitaire et culturel a suivi deux conférences présentées respectivement par l’universitaire et écrivain Badreddine Ben Henda et par le réalisateur cinématographique et poète Hichem Ben Ammar. Le premier s’est interrogé sur la modestie de la place accordée à la littérature tunisienne par l’Université et par l’industrie de la production cinématographique. Le second est revenu sur la politique de la décentralisation culturelle prônée par Tahar Chériaa et sur son actualité.

Quant au second volet du colloque, il a été meublé par trois communication : celle du Pr. Ahmed Hizem qui a étudié la relation historique entre la poésie arabe et l’image depuis l’ère préislamique ; celle du Pr(e) Zahia Jouirou, directrice générale de l’Itrat, s’est attaquée à la question de la place de la femme dans la pratique traductrice de la littérature et a établi le changement lent et progressif qui se manifeste dans l’importance de cette place, en rapport à l’image de la femme dans la société et de la question des genres. De son côté Mohamed ElMay, journaliste et historien de la culture, s’est concentré sur Tahar Chériaa pour souligner que nous n’en savons que peu de choses, en morceaux partiels toujours en-deçà de sa vision d’ensemble. Pour lui, les JCC ne sont pas une simple manifestation culturelle, c’est un concept et une vision civilisationnelle dont nous n’avons pas assez développé l’ampleur et l’importance.

 

 

 

 

 

 

La manifestation a connu aussi des projections de films, d’abord celle de « Conte de faits » qui a été discuté par les étudiants de l’ISLA de Moknine et par les enseignants présents, ensuite celles de deux courts métrages du même réalisateur et de Brotherhood de Merian Joobeur, qui étaient prévues pour la matinées du dimanche 13 mars à la bibliothèque de Sayada et qui ont été reportées pour mardi 15 en raisin du temps pris par la compétition pour enfants en matière de rédaction d’un récit filmable.

En plus de cette compétition et du second volet du colloque, la bibliothèque de Sayada a abrité en fin de matinée du samedi 12 une table ronde autour des perspectives de sauvetage de la bibliothèque de Tahar Chériaa, de son développement et de l’action à même de diffuser et de mettre en valeur le projet culturel de Tahar Chériaa à partir des documents qui lui sont dus. Cela est d’autant plus envisageable avec optimisme, après la négligence constatée au cours de la dernière décennie, que la Ministre des Affaires culturelles est sensible au problème et disposée à appuyer une action efficace dans ce sens. C’est ce qu’a réitéré aussi le Délégué régional des Affaires culturelles à Monastir, M. Chokri Tlili, qui a soutenu et apprécié l’initiative de cette manifestation, à tous points de vue réussie. Après des objections, des suggestions et des propositions concrètes, dont il sera question ultérieurement, d’après les responsables de la manifestation, la table ronde à Sayada a donc conclu à un comité d’action et de suivi, en étroite collaboration avec le ministère des Affaires culturelles, pour explorer toutes les voies et tous les moyens et pour coordonner avec les établissements concernés, en vue de donner à ce projet important pour notre « mémoire d’avenir » l’efficience et la rentabilité escomptées.

Une soirée poétique bilingue s’est déroulée samedi soir dans un hôtel de la ville de Monastir, avec la participation de Héla Boujdey, Badreddine Ben Henda, Hichem Ben Ammar et Mansour M’henni ; l’invité Hassan Najma n’ayant pu y participer en raison de sa participation à une autre rencontre coordonnée par l’Ambassade du Maroc, à l’occasion. La poétesse Héla Boujday n’ayant pas publié depuis 2014, l’Association (ACAM) s’est engagée à lui éditer son recueil fin prêt et son professeur Ahmed Hizem s’est proposer pour lui rédiger une introduction.

Espérons qu’une telle manifestation déjà mûre à sa naissance poursuivra son élan avec toujours plus d’efficacité et de portée ; notre pays et notre culture ont grand besoin d’actions de son genre.

(D’après Acam-Infos)