L’artiste-plasticien Nja Mahdaoui était au cœur d’un hommage qui lui a été rendu, samedi, au cours d’une cérémonie officielle tenue au Palais Essada, à la Marsa, à laquelle a assisté le gotha culturel de la banlieue nord de Tunis. Un court métrage de 32’ retraçant le parcours assez riche et exceptionnel de l’artiste, a été diffusé à cette rencontre-hommage organisée à l’initiative de la Municipalité de La Marsa.

La journée a été marquée par le vernissage d’une exposition « Hommage à Nja Mahdaoui » présentant une sélection d’œuvres récentes, qu’abrite EL Marsa Gallery, à quelques pas du palais, au cœur de la ville de la Marsa. Sa tenue coïncide avec une exposition personnelle de l’artiste « JAFR. The Alchemy of Signs », visible jusqu’au 7 mai prochain à la galerie Elmarsa à Dubaï.

La cérémonie a eu lieu en présence de la ministre des Affaires Culturelles, Hayet Ketat Guermazi, la ministre de l’environnement, Leila Chikhaoui, -qui fait aussi partie de la famille élargie de l’artiste, ainsi que des diplomates accrédités à Tunis dont l’ambassadeur du Japon, Sinsuke Shimizu, et la directrice du centre culturel italien, Maria Vittoria Longhi.

Dans une brève allocution, Nja Mahdaoui a adressé ses vives remerciements pour les initiateurs de cet hommage, la Municipalité de la Marsa, sa ville natale et à toutes les personnes qui ont pris la peine de se déplacer en cette journée pluvieuse.

Le plasticien a notamment parlé de l’importance d’une prise de conscience générale quant au devoir de promouvoir la créativité et la culture dans le pays. « Vous avez une lourde responsabilité », dit-il en s’adressant à la ministre des Affaires Culturelles. Et d’ajouter « oeuvrons ensemble pour que la conscience passe par la mémoire de tout le monde ».

Le président de la municipalité de la Marsa, Moez Bouraoui, a évoqué l’hommage à un homme qui outre son œuvre plastique à la fois poétique et colossale, « s’est distingué par sa discrétion ». « L’enfant de la Marsa qui a réussi à se forger une image à l’échelle internationale, n’a plus besoin d’être présenté », dit-il encore.

Cette rencontre-hommage constitue ainsi « une fierté et un devoir » pour les membres du conseil municipal envers un artiste singulier et son œuvre qui comme beaucoup de ses compatriotes n’a toujours pas eu l’intérêt qui le mérite dans son pays.

Le président de la municipalité de la Marsa a parlé des efforts constants de son institution en faveur de l’action culturelle, tout en rappelant les répercussions négatives dues à la crise sanitaire durant les deux dernières années.

A ce sujet, la ministre des Affaires Culturelles a rappelé que son département est amplement engagé dans la promotion de la culture et les industries créatives dans le pays. Cette approche incombe, selon elle, au secteur public mais aussi à l’action citoyenne pour réaliser le développement souhaité via la culture.

La ministre n’a pas manqué d’exprimer son admiration pour l’œuvre de M.Nja Mahdaoui qui, dit-elle, a su représenter par son talent la Tunisie partout où il expose.

Nja Mahdaoui, artiste-plasticien et chorégraphe des lettres est l’incarnation d’une calligraphie abstraite dans ses œuvres où il manie le verbe sur toile comme dans la vraie vie. Des toiles en différents formats et sur divers supports avaient été exposées, en juin 2021, à la galerie MACAM, du Musée national d’art moderne et contemporain, à la Cité de la Culture.

Parfaitement conscient des enjeux qui guettent notre époque et des effets de la mondialisation et en dépit la conjoncture sanitaire, Nja Mahdaoui était parmi les artistes résiliant qui avait continué à travailler sur ses projets artistiques.

En plus de ses toiles sur divers supports, cet artiste infatigable, dont les œuvresmae forment un tout, comme si l’on feuilletait les pages d’un livre, est le créateur de pas moins de 150 couvertures de livres dont la plupart sont offerts pour aider les écrivains.

Nja Mahdaoui, dont les oeuvres sont exposées dans les plus grands musées et galeries d’art dans le monde, à New York, Londres, Paris ou Dubaï, est reconnu auprès du gotha du milieu artistique mondial. Cet hommage dans sa propre patrie, représente une forme de respect, pour son œuvre et son parcours exceptionnel, qui certainement lui tient à cœur.
(avec TAP)