À l’occasion de la Fête des martyrs, il paraît qu’il ne s’agit pas seulement de la commémoration de 1938 chez une partie des Tunisiennes et des Tunisiens, mais aussi de ce qui s’est passé un certain 9 avril 2012, où une marche de commémoration de la Fête des martyrs, organisée à l’époque par un certain nombre de partis d’oppositions et d’organisations de la Société civile, a été violemment réprimée par un lourd dispositif sécuritaire, sous l’ère de la Troika.

Prétexte avancé à l’époque : interdiction de manifester sur l’Avenue Habib Bourguiba décrétée par le département tristement mémorable de Ali Laarayadh, avec en filigrane une politique de deux poids deux mesures, faut-il le rappeler, vis-à-vis par exemple des écarts, pour le moins que l’on puisse dire flagrants, des tristement illustres « comités de défense de la révolution », milices proches du mouvement Ennahdha, alors au pouvoir.

Ce jour-là, entendez le 9 avril 2012, des dizaines de manifestants ont été grièvement blessés, emmenés illico à l’hôpital. Parmi les participants, des activistes politiques et civils, dont le martyr Mohammed Brahmi et Lina Ben Mhenni, ont également été agressés…

Dans ce contexte, la fille du martyr, Sarah Brahmi a écrit : « L’image du martyr Mohammed Brahmi (Mon père et mon ami) me restera toujours à l’esprit, député et représentant du peuple qui a gagné la confiance de ses électeurs, évanoui par terre… C’est une image de la Tunisie abandonnée et de la « maman injuste », qui ne connaît aucun chemin vers la justice. La Tunisie, qui a été lynchée.. La Tunisie qui a été transpercée par 14 balles… Je ne pardonnerai pas ceux qui ont attaqué Mohamed Brahmi avec une bombe lacrymogène le 9 avril 2012. »

D’autre part, les internautes ont partagé aujourd’hui une ancienne publication de Lina Ben Mhenni où elle avait publié ses photos d’elle, étouffée suite à l’usage intensif de gaz lacrymogène, en notant : « L’image que Ali Larayedh (ministre de l’intérieur à l’époque) m’a laissé comme souvenir chaque 9 avril ». Comme interactions, beaucoup ont remis en question les résultats de l’enquête, qui aurait été ouverte à l’époque. D’autres ont également considéré que ces photos ne seront jamais effacées et que ces événements ne seront jamais dépassés par l’histoire.

En somme, une manifestation de commémoration de la Fête des martyrs qui tourne carrément au cauchemar. Une journée tristement mémorable qui reste à jamais gravée dans la mémoire de la Tunisie post-révolution.

Rym CHAABANI