Après avoir été chassé deux fois successives devant les mosquées situées à Mellassine et Ben Arous, les tentatives populistes de Rached Ghannouchi de faire la prière du Tarawih se sont succédées. Il a enfin pu lundi soir passer « populairement inaperçu » dans la grande mosquée d’El Zitouna, où un petit groupe d’individus a pris une selfie avec lui.

 » Ghannouchi assassin « …

Ce slogan, levé pour la première fois le jour de l’assassinat du martyr Chokri Belaid puis le jour de l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi, s’est propagé petit à petit pour être présent dans des manifestations populaires et sociales. En outre, et après qu’il l’a directement entendu au parlement notamment de la part du député gauchiste Mongi Rahoui, Rached Ghannouchi a fini par faire son premier « face à face » depuis bien longtemps avec ce slogan, et qui plus est en pleine rue devant deux mosquées. 

En effet, il faut bien  admettre que cette persistance malgré le refus et l’humiliation nécessite beaucoup d’audace ou… disons des buts qui valent vraiment la peine de risquer autant.

Craignez Allah ! Ghannouchi joue le Gardien du Temple lésé.

Un contenu composé de citations religieuses du Coran et des Hadiths du Prophète Mohammad,  a été publié sur la page officielle de Rached Ghannouchi, juste après ces deux incidents :

 » Abû Hourayra (qu’Allah l’agrée) relate que le Prophète (sur lui la paix et le salut) a dit : «Tous les membres de ma communauté entreront au Paradis, sauf celui qui refuse. – Et qui donc refuse, ô Messager d’Allah ? A-t-on demandé. – Celui qui m’aura obéit entrera au Paradis et celui qui m’aura désobéit aura refusé », répondit le Prophète (sur lui la paix et le salut).  » 

Ce qui attire l’attention, dans ce sens, c’est que le contexte des extraits notés ne peut absolument pas être choisi par hasard ou par exemple, à l’occasion du mois de Ramadan. 

Et là, il est clair qu’il ne s’agit pas seulement d’une évaluation de sa popularité et de celle de son parti, mais cet ensemble d’activités  – un peu suspectes- vise d’une part à acquérir le statut de la victime au Président d’Ennahdha et du parlement dissous, et d’autre part à lui permettre de promouvoir l’image du « Gardien du Temple » lésé et du détenteur de la noble mission, qui souffre de la méconnaissance et de l’oppression.

Tout cela nous ramène, en outre, à un certain 2011 où on lui a chanté « La lune nous a montré sa lumière » (Talaa Al Badrou Alayna)  à l’aéroport de Carthage, à l’occasion de son arrivée de Londres. En somme, l’instrumentalisation de la religion semble être la seule arme de Ghannouchi. 

Rym