La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a annoncé, mercredi, que son parti compte saisir le Tribunal administratif (TA) pour faire annuler le décret présidentiel portant nomination des nouveaux membres de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), s’interrogeant sur l’indépendance de cette structure.
Lors d’une conférence de presse tenue, mercredi, devant les locaux du l’Union internationale des savants musulmans, où les membres du parti observent un sit-in et une grève de la faim, Moussi a déclaré que cette affaire sera précédée d’une demande d’annulation de la nomination des membres de l’ISIE, conformément à la loi.
Le parti déposera aussi d’urgence un dossier auprès du premier président du TA pour surseoir à l’application de la décision de justice, en attendant de trancher la demande de sursis, a-t-elle ajouté.

Selon la présidente du PDL, le Tribunal administratif a une part de responsabilité en affichant son alignement aux « décisions illégales » du président de la République, Kaïs Saïd, ajoutant que les recours concernent le décret portant nomination des membres de l’ISIE.
« Le PDL refuse catégoriquement le processus électoral entamé par le chef de l’Etat et refuse le recours à un référendum illégal », a-t-elle lancé, mettant en garde contre « l’amorcement d’un projet obscurantiste excluant les femmes de la gestion du processus électoral ».
Elle a, également, fait savoir que la plainte du PDL déposée auprès le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a été acceptée, rappelant que cette action intervient suite à l’interdiction, par le ministère de l’Intérieur, de la marche prévue par le parti le 15 mai courant en direction du palais de Carthage.
Par ailleurs, Moussi a fait savoir que le PDL va intenter un procès devant la Cour pénale internationale pour dénoncer le harcèlement auquel font face les membres du parti.

Le 7 mai, le PDL a annoncé l’entrée de ses militants en sit-in devant les locaux de l’Union internationale des Savants Musulmans, dans une grève de la faim pour libérer le pays des  » foyers du crime « . « Les militants appellent les autorités à assumer leurs responsabilités juridiques face à une attitude laxiste envers  » la pieuvre de l’obscurantisme et de l’extrémisme  » et au refus de renvoyer les associations étrangères classées terroristes du territoire tunisien », avait déclaré la présidente du parti qui apparaissait dans une séquence vidéo postée sur sa page facebook.