Par Samia HARRAR

Une petite phrase et tout est dit. Qu’il faut savoir décoder. Il se trouve qu’à force de vouloir tout « décoder », il arrive qu’on se plante. Et pas avantageusement cela va sans dire.  Parce que, c’est parfois aller trop vite en besogne, que de prétendre avoir compris les intentions, qui se cachent derrière des mots ; une formulation sibylline.  Il arrive que la phrase, qui peut contenir tout un monde, ou en défaire un autre, dans la foulée, n’exprime rien d’autre que ce qui se réfère à l’entendement premier. Et qu’en traduire le sens, selon les intentions que celui qui la reçoit, lui prête, revient à lui tordre le cou, lui attribuant des velléités qu’elle n’a pas, et des assises qui ne sont pas, forcément les siennes.  Il arrive aussi que la formule fasse « mouche ». Mais est-ce toujours le cas ?

La question semble s’être posée, avec acuité ces derniers jours, pour ce qui concerne ce qu’a pu dire le président algérien à Rome.  Et que cette phrase, qui serait « assassine », paraît-il, ait résonné, dangereusement comme une manière d’ingérence dans les affaires internes de la Tunisie.  La « mayonnaise », dans cette droite ligne, qui est vite montée et pas d’un seul cran, a induit que Kais Saied ne serait plus en « odeur de sainteté » auprès de son homologue algérien. Et qu’il y aurait donc, par conséquent, de l’eau dans le gaz entre les deux pays.

 Rien n’est moins vrai…

Cela aurait fait plaisir aux uns, tout en déplaisant souverainement aux autres, évidemment, que le président algérien, Abdelmajid Tebboune, ait pu vouloir induire, ce faisant, qu’une nouvelle logique géostratégique s’apprête, désormais, à régir les relations, entre les deux pays frères et amis.  Et que, du côté algérien, lequel ne se satisfait plus (sic !) de la manière avec laquelle, le président Saied soit en train de dilapider l’héritage démocratique tunisien (re sic !), ait pu vouloir annoncer, qui plus est, publiquement, qu’il s’apprêtait, par conséquent, à réajuster le « tir ».

Pour faire pression sur le président de la République, à l’instar de la « cohorte » de ceux qui n’ont pas arrêté, à l’international, de décrier des choix, qu’ils n’adoubent pas, et des orientations, qui ont l’heur de leur déplaire ?

La Tunisie est un pays souverain. Est-il besoin de le rappeler. Souverain, quand bien même il serait aujourd’hui « bancal », économiquement parlant.  Alors, s’il s’agit de remettre les horloges à l’heure juste, mettons qu’il ne faut, quand même pas oublier, que lorsqu’il s’agit de l’Algérie et de la Tunisie, le « bout de la lorgnette » par lequel on peut considérer les faits, ne peut pas être le même. C’est à dire qu’il y a une autre façon d’appréhender les choses, même politiquement, lorsque l’on parle des relations Tuniso-algériennes.  A savoir, et pour résumer, qu’il ne peut pas y avoir l’ombre d’un doute. En termes de confiance !

Non, Tebboune ne tourne pas le dos à Saied, et il n’y a rien qui se prépare, qui ne puisse être dit, sans rougir et entre « quatre yeux », entre deux pays Frères et Amis, qui se respectent assez et se connaissent autant, si ce n’est plus, pour permettre à quiconque, d’interférer pernicieusement dans leurs politiques intérieures respectives.  Quand bien même cela serait avec les meilleurs intentions du monde. Oui, c’est tout ce qu’il y a dire.