« C’est la première fois que cela se produit dans l’histoire du cancer ». Le docteur Luis A. Diaz Jr. du Memorial Sloan Kettering Cancer Center, est incrédule. Lui et son équipe sont parvenus à battre le cancer colorectal lors d’essais cliniques.

La prouesse médicale est racontée dans les colonnes du New England Journal of Medicine : pendant près de six mois, les chercheurs ont mené des expérimentations en s’appuyant sur le dostarlimab, un anticorps monoclonal. Selon le New York Times, ce traitement permet de démasquer « les cellules cancéreuses, permettant au système immunitaire de les identifier et de les détruire » : « Ces médicaments ne fonctionnent pas en attaquant directement le cancer lui-même, mais font en sorte que le système immunitaire d’une personne fasse l’essentiel du travail »,  explique auprès de NPR, la docteure Hanna Sanoff de l’Université de Caroline du Nord

Douze patients ont participé à l’expérimentation selon les chercheurs : ces derniers recevaient une dose de produit toutes les trois semaines, pendant six mois. Si ces derniers développaient une « réponse clinique complète et soutenue 12 mois après la fin du traitement », il n’était plus nécessaire pour eux de subir une chimiothérapie.

« Une réponse clinique complète »

Les résultats sont sans équivoques : les 12 patients qui ont participé à cette expérimentation « ont eu une réponse clinique complète, sans signe de tumeur ». C’est en tout cas ce que laissent ressortir les analyses par IRM. Par ailleurs, « aucun cas de progression ou de récidive n’avait été rapporté au cours du suivi », explique l’étude  : « C’est sans précédent », commente de son côté le Dr Alan P. Venook, spécialiste du cancer colorectal à l’Université de Californie à San Francisco, dans les colonnes du tabloïd américain. Les chercheurs vont suivre de près les 12 patients qui ont participé à cette étude pour « évaluer la durée de la réponse » immunitaire.

En France, ce médicament est plus connu sous le nom de « Jemperli ». La Haute Autorité de Santé avait émis un avis défavorable en octobre 2021 sur le remboursement de ce médicament par la Sécurité sociale : l’organisme pointait du doigt « l’absence de données comparatives robustes », « le caractère très préliminaire des données d’efficacité disponibles », ou encore « une prise de risque plus importante que pour les médicaments dont l’efficacité est fondée ».

(D’après la dépêche )