Les épidémies font, aujourd’hui, partie de notre routine. La variole de singe a causé 1600 cas confirmés, 72 morts, et 39 pays touchés, selon l’Organisation mondiale de Santé. Mais est-elle la seule pandémie qui intrigue les médecins et les experts, aujourd’hui? Depuis plusieurs semaines, on n’entend parler du coronavirus que dans de rares occasions. Même sur les réseaux sociaux, les commentaires des Tunisiens ne reflètent plus la panique et la peur de la pandémie et du risque d’être affectés par le virus.

Dans les grandes surfaces et les boutiques, le pass vaccinal et la bavette ne sont plus exigés. Certains hôtels affichent complet et il n y a plus d’espace entre les tables dans plusieurs restaurants. En somme, un retour à la vie normale, indéniable et remarquable. Au niveau des publications du ministère de la Santé, on ne parle plus de bilans quotidiennes mais de bilans publiés chaque semaines. Alors, la pandémie est-elle, vraiment, finie ?

« Le covid-19 de retour, mais avec des proportions pas vraiment inquiétantes »

Pour répondre à cette question, Le Temps news a contacté le chef de service des urgences à l’hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana Rafik Boujdaria qui a précisé que « le covid-19 est de retour en Tunisie mais avec des proportions qui ne sont pas inquiétantes. Il n’est pas, non seulement, en Tunisie mais aussi dans plusieurs pays notamment en Portugal. En effet, on y parle de l’apparition d’un sous- variant de l’Omicron appelé BA.5 ».

« En Tunisie, le taux de positivité a passé de -4% à plus de 12%. .Il y a une hausse, également, au niveau du nombre de maladies hospitalisés qui a passé de 20 à 50. Ces malades sont, principalement, des personnes âgées qui ont des maladies chroniques et qui sont non vaccinés ou qui n’on pas achevé leurs schémas vaccinaux. » , a expliqué Boujdaria. Et d’ajouter « concernant l’hôpital Abderrahmen Mami, 30% des lits au services urgences sont occupés par des personnes affectés par le virus. »

Boujdaria a précisé que  Béja a enregistré » un taux de positivité élevé ». 29 nouveaux cas de contamination par le Coronavirus ont été découverts avec un taux de positivité des analyses variant entre 39 et 45%. Face aux nouvelles données statistiques, la direction régionale de la santé à Béja vient de classifier trois délégations, à savoir Amdoun, Testour et Medjez El Bab, des zones à risque élevé.

Aucun décès des suites du Covid-19 n’a été enregistré depuis plusieurs semaines dans la région où le nombre de décès provoqués par la pandémie s’est maintenu à 785 cas dont 97 défunts déclarés lors de la cinquième vague, selon la même source, ajoutant que la prévalence de contamination dans le gouvernorat de Béja, classé actuellement zone à risque intermédiaire, s’élève à présent à 81 cas par 100 mille habitants.

« Pour faire face à cette pandémie et limiter sa propagation , il faut éviter les lieux ou le taux de contaminations est élevé. Il faut, également, imposer de nouvelles restrictions sanitaires. Ajoutons à cela , chaque personne doit emmener ses parents aux centres de vaccination pour qu’ils soient totalement vaccinés », a ajouté Boujdaria.

Le Hajj et la Covid-19

Dans le même contexte, la délégation médicale pour le pèlerinage s’est bien préparée pour faire face aux risques de contamination des pèlerins par le Covid 19, a déclaré le président de la délégation Chokri Hamouda, au cours d’une journée de sensibilisation tenue lundi dernier au service d’aide médicale et des urgences. Hamouda avait souligné que 40 cadres médical recevront une formation théorique et pratique sur la manière d’affronter le pire scénario de contamination des pèlerins par le Covid 19.

Dès son arrivée aux lieux saints, une équipe de la délégation médicale sera chargée d’effectuer une opération de simulation qui consiste en la répartition des rôles du personnel médical et paramédical en cas de contamination des pèlerins en vue de leur fournir les soins nécessaires et éviter la propagation du virus. « En cas d’infection par le Covid, les personnes atteintes seront isolées dans des tentes tout en assurant leur transport vers Arafa dans plusieurs bus et sous surveillance médicale » a-t-il affirmé.

De son côté, le ministre de la Santé Ali Mrabet a souligné que le ministère s’attache à garantir toutes les mesures sanitaires pour prévenir la contamination par le coronavirus avant l’accomplissement du pèlerinage, ajoutant que les personnes testées positives avant 72 h ne peuvent pas accomplir ce rite. Il a appelé les pèlerins tunisiens à respecter le confinement sanitaire de 7 jours après le pèlerinage en vue d’éviter d’éventuelles contaminations par quelques maladies, notamment le covid 19.

S’il est vrai que le coronavirus « ne fait plus paniquer » certains Tunisiens, il ne faut pas « sous-estimer » le risque que cacherait ce virus qui n’en finit pas, depuis son apparition, de nous surprendre avec ses variants et sous-variants.

Ghada DHAOUADI