Par Samia Harrar

Ce n’est pas du jeu. Et ce n’est d’ailleurs pas loyal, lorsqu’il s’agit de notre Défense, et dès lors qu’il est question de sa participation à des manœuvres militaires, à caractère international, qui engloberaient des pays tiers ,« non grata », avec lesquels l’on est censé ne cultiver aucun lien, sous peine de faire des fâcheux, de lui faire endosser, d’une façon ou d’une autre, l’habit de la traîtrise.

Nom de code, si vous voulez : African Lion 2022. Et le pays tiers, avec lequel il serait défendu d’entreprendre quoique ce soit, et surtout pas des exercices militaires, c’est bien évidemment Israël. Est-il nécessaire de devoir ajouter, à chaque fois, que le déni n’arrange, ni nos affaires, ni celles des Palestiniens, dont certains possèdent la nationalité israélienne ?

Il semble qu’il soit effectivement nécessaire de le rappeler. Il semble qu’il faille, jusqu’à l’infini, se fendre à chaque fois, si l’on a bien compris, d’un justificatif de la taille d’une montagne, pour expliquer le fait, que face à une réalité bien tangible, il faut aussi apprendre à se montrer réaliste. « Dépassionner » le débat, en somme, puisque c’est le terme usité, pour pouvoir expliquer, simplement et surtout calmement, que l’on n’est pas en mesure d’exclure, indéfiniment, et ad-vitam, un pays, quel qu’il soit, s’il fait partie du « paquetage », sous couvert que l’on risquerait, si l’on ne s’y prenait pas de la sorte, d’être accusés de « normaliser » avec ses instances.

La Tunisie n’est pas le seul pays, à opérer à des manœuvres militaires, d’entraînement, avec d’autres pays, participants, à côté d’Israël. Et s’imaginer, fut-ce le laps d’une seconde, qu’elle pourrait tolérer, qui plus est, en accueillant ces « exercices » chez elle, l’ombre d’une velléité de traîtrise, envers son propre drapeau, ce serait faire offense à notre Armée. Qui est, rappelons-le, de par son histoire et ses fondements, viscéralement républicaine. Viscéralement patriote aussi, et profondément attachée à ses fondamentaux et à une éthique, dont elle n’a jamais dévié. Le chef suprême des Armées, qui n’est pas en train, contrairement aux traîtres à ce pays, de jouer à un jeu dangereux, en s’emmêlant les « pinceaux » comme l’on voudrait qu’il le fasse, dans l’espoir qu’il se prenne les pieds dans le tapis et qu’il tombe, n’a même pas besoin d’y veiller puisqu’il sait, pertinemment, qu’il s’appuie sur une « citadelle » imprenable. A qui il convient de faire confiance, les yeux fermés, sachant que dans son ADN, elle est génétiquement constituée pour ne jamais trahir son « drapeau ». Et qu’elle veille sur le pays. Nuit et jour. Et toutes les heures, et tous les quarts de seconde. Et bien plus. En ce sens, avec ou sans la présence d’Israël, la « Grande Muette » demeure infaillible. N’insultons pas son intelligence. Elle n’a de leçons, à recevoir de personne.

                                   Samia HARRAR