Il nous a été donné de côtoyer de très près ces derniers dix jours le revenant Nabil Maaloul. Nous pouvons affirmer sans le moindre risque de nous tromper que sa concentration est montée de (N) crans par rapport à celles précédant le derby et le classico.

En voici les raisons selon lui : » La motivation, la concentration lors des grands chocs viennent d’elles-mêmes chez les joueurs conscients de l’importance et de l’impact de ces duels de titans. La rivalité toute sportive existant depuis toujours entre les grosses cylindrées quels que soient leurs classement, objectif, état de forme décuple l’émulation et l’envie de surpassement chez eux. En revanche, pour ces matches considérés à tort « faciles » selon la conviction générale prévalant au sein de nos supporters, mes craintes sont réelles voire plus grandes. A l’Espérance nous respectons tous nos adversaires mais nous devons tous les aborder avec le même état d’esprit, la même rage de vaincre, la même détermination. L’Espérance dans ces conditions ne craint que …l’Espérance !

Une première : dix jours de stage en fin de saison

A mon arrivée, une première dans les annales, avec dix jours de stage en fin de saison pour des organismes saturés et n’aspirant plus qu’au repos salvateur du guerrier. Pour rompre la routine, j’ai opté pour le changement du lieu du stage loin du parc B pour extraire les joueurs de la pression intenable y régnant et rompre la routine. Je salue l’adhésion du groupe à cette décision pas habitués qu’ils étaient à entamer un stage de dix jours en fin de saison.

Point de suffisance, rien n’est encore fait !

Au coup de sifflet final du classico et dans les vestiaires, j’ai tenu de suite à tempérer les ardeurs et à mettre en garde mes protégés : Vous n’avez encore rien fait, le plus dur vous reste à faire ce dimanche. Aucun match n’est gagné d’avance et ne vous fiez pas à ce que raconte l’entourage à propos du titre quasiment en poche. C’est une erreur monumentale car vous ne serez  » officiellement » sacrés qu’avec les trois points en poche à Radès. Ce sera plus difficile que le derby et le classico. Un joueur qui commet une faute, rate un but, je l’encourage à redresser la barre et à se racheter. Mais ce que je ne tolère point et qui est inadmissible pour moi synonyme d’un crime de lèse-majesté , la suffisance, la nonchalance, jouer petits bras à l’économie: Un tel joueur quel qu’il soit sera de suite remplacé sans la moindre hésitation.

La peur de gagner comme au tennis ? Aucune crainte !

L’Espérance aussi près du but et sentant l’écurie connaitrait-elle cette peur de gagner éprouvée par les joueurs de Tennis au service pour le « match-point » cumulant alors « lets sur double-fautes » ?  » Absolument pas et aucune crainte à ce sujet pour le coach « sang or ». Mes joueurs savent parfaitement à quoi s’en tenir. Il y va des efforts et des sacrifices de toute une saison et il est impensable de vendanger le moindre point ce dimanche en dépit du respect pour nos vis-à-vis. D’ailleurs vous avez sûrement remarqué leur application, leur concentration durant la séance de décrassage pour ceux ayant été alignés la veille à Sousse et la séance d’entrainement pleine pour le restant des troupes. Tous présentent un visage fermé complètement dans leur bulle. Pas de projection dans l’avenir, les trois points d’abord, penser au titre le sixième titre d’affilée en filagramme après. Notre public sera comme de coutume notre joueur N°1 et je compte énormément sur son soutien et ses encouragement durant tout le match pour festoyer Inchallah ensemble dans le faste et en symbiose ce sixième scudetto de rang et que nous garderons définitivement dans nos vitrines ô combien déjà richement achalandées ».

Mohamed Sahbi RAMMAH