Que l’Espérance remporte son sixième titre d’affilée et 32ème dans l’ensemble cela n’a rien d’extraordinaire pour un club disposant de tous les atouts pour y parvenir et que nous relaterons ultérieurement. Ce qui interpelle cependant pour le sacre de cette saison, ce sont les sueurs froides et les affres de la peur torride ayant tenaillé les tripes de toutes ses composantes lors de cette singulière édition. Avec une pléthore de joueurs de très haut niveau de l’ordre de trois par poste, d’une logistique des plus pentues, de problèmes financiers inexistants grâce à un Président dépensant avec prodigalité et ne rechignant jamais à répondre présent à toutes les sollicitations, à un public en or soutenant à bout de bras les siens à domicile en déplacement et même à l’étranger, L’Espérance ne pouvait jouer petits bras et se contenter de miettes…

Riadh  Bennour: Le scudetto fait partie de nos traditions

Le scudetto est festoyé pendant des années ailleurs, pour l’Espérance et selon Riadh Bennour:  » Une fois le titre en poche, brèves félicitations mutuelles entre Directoire, joueurs et membres du staff et chacun de regagner ses pénates avec reprise du travail le lendemain à la conquête d’autres sacres. Le titre faisant partie intégrante de nos traditions et donc pas besoin de le festoyer avec faste et opulence ».

Lésée par le Play Off

Le système du Play Off adopté cette saison n’a nullement été en faveur des  » sang et or » et pour cause. En terminant en pole position de sa poule, elle ne bénéficia que de trois points de bonus contre deux au second (CSS) et un point au troisième (USBG). Même approche pour la poule B : CA (3pts), USMO(2pts) et ESS (1pt). Une bagatelle car d’habitude, elle a toujours pris le pli dans l’autre régime d’entamer l’exercice sur les chapeaux des roues, de creuser un écart substantiel et de dérouler tranquillement par la suite en gérant avec intelligence son avance. Ce ne fut pas le cas cette saison ce qui a permis un rapprochement menaçant de ses poursuivants avec un finish au suspens à couper au couteau et interdit pour les âmes aux cœurs sensibles.

Maâloul redresse la barre in-extrémis

Inutile de revenir sur les raisons ayant poussé Hamdi Meddeb à faire appel à l’enfant prodigue Nabil Maâloul à trois rondes de l’épilogue. Le président entrevoyant une saison blanche avec notamment l’élimination de la Ligue des Champions, la super coupe et le coupe de Tunisie. L’objectif premier étant de sauver les meubles et de remporter le scudetto comme maigre consolation d’une saison ratée selon les traditions du club et la rue en ébullition. Mission accomplie avec beaucoup de métier, d’intelligence, de rigueur tactique et surtout de psychologie et de tonnes de salives en parlottes en aparté ou en groupes en quatre yeux pour remonter un moral dans les chaussettes.

Dures challenges à relever

La saison est entrée dans l’histoire pour l’heure et le public a tourné la page mais entend prendre une revanche cinglante la saison prochaine sur le mauvais sort qui s’est abattu inexorablement sur ses couleurs. Entendre jouer le premier rôle dans toutes les compétitions à venir. La balle est désormais dans le camp de Hamdi Meddeb pour renforcer l’effectif par des éléments de grosse pointure et également de Nabil Maâloul appelé à mettre tout son savoir-faire, toute sa riche culture tactique, toute sa fine psychologie d’approche pour gommer des esprits les échecs endurés cette saison. Il a la chance de disposer d’un vivier très riche et de grandes qualités chez les  » Elites » champions de Tunisie avec la politique préconisée ouvertement par le président de lancer dans le bain les plus méritants parmi les jeunes.
Mohamed Sahbi RAMMAH