Évoqué lundi à Doha lors de la 136e assemblée générale annuelle de l’Ifab, garant des lois du football, le « hors-jeu semi-automatique », outil supplémentaire d’aide à l’arbitrage, devrait être utilisé lors du Mondial 2022 au Qatar. Mais comment fonctionne-t-il ?

S’il vous est déjà arrivé de vous arracher les cheveux en tentant d’expliquer à vos ami(e)s néophytes la règle du hors-jeu en football, il sera bientôt temps d’aborder avec eux la question du « hors-jeu semi-automatique », un nouvel outil technologique qui se veut complémentaire de l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR).

8,3 millions de données par match

L’objectif ? Aider l’arbitre à accélérer sa prise de décision sur le terrain grâce à une technologie basée sur l’intelligence artificielle. Le but est de gagner du temps mais également d’améliorer la précision de l’information, transmise en quelques secondes seulement à l’assistant en charge du hors-jeu qui effectuera lui-même une recommandation auprès du VAR et de l’arbitre principal sur la pelouse. Et ce, à l’aide de douze caméras réparties dans le stade, celles-ci indiquant la position des joueurs sur le terrain avec 29 points de détections sur les membres des joueurs. 50 données sont ainsi collectées chaque seconde, soit 8,3 millions de données par match.

« Nous effectuons un suivi avec 50 images par seconde, donc 50 fois par seconde, nous savons où sont les joueurs et nous recevons ces informations dans le système. Nous faisons de même pour le ballon, ce qui nous permet de savoir où se trouvent le ballon et les pieds, et donc de savoir où se trouve le ‘point de frappe' », déclarait Pierluigi Collina, président de la Commission des arbitres de la Fifa, en février dernier. L’ancien arbitre international refuse cependant l’emploi du terme d' »arbitre robot », dans la mesure où l’homme en noir aura toujours le dernier mot, bien qu’il ait bénéficié d’un appui technologique précieux. D’où l’emploi du terme semi-automatique.

Objectif, la Coupe du monde au Qatar

Une fois la décision prise, l’intelligence artificielle transformerait les images en une animation 3D qui pourrait être affichée sur les écrans du stade et à la télévision afin de permettre au public de mieux comprendre les décisions arbitrales. Ce système de suivi optique en soutien de l’arbitrage vidéo (VAR), a fait l’objet de plusieurs évaluations en compétition, en premier lieu lors de la Coupe arabe fin 2021 puis au Mondial des clubs début 2022. Jugés « très satisfaisants jusque-là » les tests vont se poursuivre.

« Nos experts vont analyser cela avant de décider si nous l’utilisons à la Coupe du monde ou non », a précisé Gianni Infantino, le président de la Fifa, l’instance dirigeante du foot mondial, au terme de la 136e assemblée générale annuelle de l’Ifab, garants des lois du jeu, qui se tenait ce lundi à Doha. Si l’objectif est de rendre son utilisation pleinement effective pour la Coupe du monde au Qatar à partir du mois de novembre, Gianni Infantino n’a pas confirmé sa présence.

D’après bfmtv.com