Par Raouf KHALSI

Reflexes épidémiques, anachroniques et, finalement, futiles que ceux que véhiculent les délires de la toile et certains médias encore proches de l’opposition contre Saïed. Oui, Ons Jabeur, peut-être bien dans la confusion, peut-être aussi assaillie par les feux de la rampe, a dit « oui » à quelqu’un qui brandissait le « oui » au référendum du 25 juillet. Notre championne dut même user de certaines acrobaties pour raffermir, dans un post facebook, « sa neutralité » ou, du moins, expliquer qu’elle ne fait pas campagne et qu’elle n’a guère l’intention d’influencer les choix des Tunisiens dans un sens comme dans l’autre.

Cette façon de se justifier, sans vraiment aller jusqu’à se déjuger, Ons Jabeur pouvait, à notre avis, s’en passer. D’abord, parce qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat ; ensuite, parce que la secte et ses alliés de circonstance (elle en invente toujours, quelles que soient les circonstances) n’a pas raté « l’aubaine », et à deux reprises. La première, quand Ons Jabeur a sorti ce « oui ». La deuxième, quand elle a rédigé un maladroit « oui, mais ». Du coup les faux puritains se sont emparé de la controverse pour dénoncer «  la connexion entre sport et politique ».

Pire que du puritanisme de façade, nous sommes, face à un reflexe d’appropriation, d’instrumentalisation, et ce reflexe est doublé d’effronterie. Du coup, celle qu’on a baptisée « l’icône du bonheur », voire « la ministre du bonheur » est soupçonnée de complicité avec le président Saïed. On a oublié que, si la providence lui a donné une force de frappe terrible, raquette en main, elle l’a aussi dotée d’un très large culture, d’un mental de fer et d’un esprit d’analyse rigoureusement dialectique. On oublie qu’elle avait appelé les forces vives, les partis et la société civile à participer au dialogue national… Et, alors, « oui » qu’elle fasse campagne pour Saïed. « oui » qu’elle  mette à nu une mentalité tunisienne faite de bigoterie et de dénégations.

Sauf qu’Ons Jabeur aurait été inspirée de ne pas rétropédaler. Parce que, justement, sport et politique sont liés. M. De Coubertin n’est plus de ce monde. Du moins, Ons Jabeur manipule sainement la raquette. Elle est aussi est portée sur le mécénat et vient de faire don de 120 mille dinars pour restaurer une école. Le raquet, c’est pour ceux qui la  conspuent.