Comme prévu, la délégation du FMI a clôturé lundi sa mission de consultation en Tunisie pour discuter d’un éventuel soutien financier de l’institution de Bretton Woods au programme de politiques et de réformes économiques des autorités. Pas de surprise, c’est le « ni oui, ni non » du prêteur en dernier ressort. Des discussions fructueuses, en attendant la mise en œuvre effective des réformes, c’est ce qui ressort du communiqué publié mardi par le FMI.

Au terme de la mission, M. Rother a rendu publique la déclaration suivante : « Les discussions sur un nouvel accord au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) destiné à soutenir les politiques et les réformes économiques des autorités ont été fructueuses. Elles se poursuivront au cours des prochaines semaines en vue de parvenir à un accord au niveau des services. Comme toujours, tout accord final sur un programme sera soumis à l’approbation du conseil d’administration du FMI.

Des progrès satisfaisants

Les autorités tunisiennes et les services du FMI ont réalisé des progrès satisfaisants concernant les paramètres des politiques et réformes économiques des autorités qu’encadrera un programme appuyé par le FMI. L’institution invite par ailleurs la communauté internationale à mettre le paquet pour soutenir le programme de réformes proposé par le gouvernement Bouden.

« Des progrès considérables sont faits par les autorités concernant leurs objectifs économiques et une bonne coordination se dégage entre les ministères et les organismes autour d’une vision commune. Il convient à présent d’accélérer la mise en œuvre de cet agenda », ajoute la même source.

Rien de nouveau dans l’ensemble. Faut-il attendre l’après 25 juillet et les résultats du référendum ?

Des perspectives difficiles à CT

L’avis de la mission est plutôt favorable malgré le bilan sombre qu’elle dresse sur l’économie nationale.   « L’économie tunisienne pâtit des conséquences économiques de la guerre en Ukraine, qui a constitué un grand choc exogène venant s’ajouter à la pandémie de COVID-19. Les pressions engendrées accroissent les faiblesses structurelles sous-jacentes de l’économie. Les perspectives à court terme s’annoncent difficiles étant donné que la croissance va probablement se contracter tandis que les prix internationaux plus élevés de l’énergie et des produits alimentaires viendront ajouter à une inflation déjà très forte et accroître les déficits budgétaires et extérieurs, ainsi que la dette. Des mesures urgentes sont requises pour réduire ces déséquilibres de manière durable du point de vue social », lit-on dans le même communiqué.

Vers la hausse du taux d’intérêt directeur ?

Les services du FMI soutiennent par ailleurs la politique de resserrement politique poursuivie par la BCT pour faire face à l’inflation. «  Nous sommes d’avis, comme les autorités, que cette approche devrait se poursuivre », souligne la même source.

Cela dit, la BCT devra annoncer incessamment un nouvel ajustement à la hausse de son taux d’intérêt directeur. Rappelons que la BCT a décidé le 17 mai dernier de relever le TMM de 75 points de base à 7% et ce afin d’atténuer les risques entourant essentiellement la pression inflationniste. Cette pression inflationniste est une menace rampante pour tous les pays fortement impactés par les contrecoups de la guerre en Ukraine. La Banque centrale européenne a confirmé la hausse des taux d’intérêt, la première en onze ans. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a préparé le terrain pour une première hausse de 25bp en juillet, puis de 50bp en septembre.

Revenons à nos moutons.  En attendant l’accord au niveau des services ou encore  le Staff Level Agreement (SLA), les services du FMI, appellent  à une vaste adhésion (gouvernement et partenaires sociaux)  pour réduire les déséquilibres macroéconomiques, asseoir la stabilité et soutenir la croissance créatrice d’emplois, qui est nécessaire pour réaliser le potentiel économique considérable du pays au profit de tous les Tunisiens.

Yosr GUERFEL AKKARI