Du 1er au 5 Mai 2017, la CAF par le truchement du Président de sa commission médicale à l’époque organisa un séminaire regroupant tous les médecins des clubs engagés dans les deux compétitions phares sous son égide, la Ligue des Champions et la Coupe de la CAF ayant réussi leur passage aux poules. Un symposium s’étant déroulé à Yaoundé, la capitale du Cameroun, la ville surnommée des sept collines, dans le centre sportif ultramoderne de la ville lieu de retraite de l’Equipe Nationale du Cameroun, l’équivalent de Clairfontaine en France avec prise en charge intégrale des participants par la CAF (Billets d’avion, timbres de voyage, séjour). Quatre clubs Tunisiens y avaient pris part représentés par leur médecin : Dr Yacine Ben Ahmed retenu pour affaires personnelles remplacé par le médecin des Espoirs (Espérance Sportive de Tunis), Dr Hamadi Koubaâ (Club Sportif Sfaxien), Dr Sinène Frigui (Etoile Sportive du Sahel), et Dr Mohsen Trabelsi (Club Africain).

Une pléthore de spécialistes

Durant cette semaine, une pléthore de spécialistes de toutes les nationalités s’étaient succédés au podium pour tenir des conférences et présider à des tables rondes toutes relatives à la médecine sportive et aux problèmes pouvant mettre à mal le médecin du sport au quotidien et / ou durant le déroulement des rencontres. Dr Zakia Bartagi notre imminente N° 1 dans le domaine du dopage ayant pris le pli d’expliquer à l’assistance les nouvelles règles adoptées par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA). Enumérer tous les thèmes débattus à Yaoundé serait fastidieux et d’ailleurs ce n’est nullement la finalité de cette approche.

Arrêts cardiaques et usage des défibrillateurs

Le clou du rassemblement ayant été l’initiation pratique des médecins présents à l’attitude à adopter au cas où un joueur en arrivait à présenter une mort subite sur le terrain (arrêt cardiocirculatoire) vérifié et dûment diagnostiqué. Tous les médecins présents au séminaire de s’exercer aux manœuvres idoines de sauvetage sur des mannequins et suivant les directives des cardiologues attitrés de la CAF sur place. De nombreux sportifs sans aller jusqu’à les citer ont connu pareilles mésaventures avec des sorts différents à l’arrivée et diamétralement opposés : La mort ou la survie et la résurrection. Livrés à eux-mêmes et en l’absence des soins urgents adéquats, la terrible sentence est inévitable avec une messe irrémédiablement dite. Pris dans les trois minutes en charge après la chute (les cellules nerveuses sont définitivement détériorées au bout de trois minutes en anoxie « manque d’oxygène ») le sujet pourrait être récupéré et rendu à la vie.
La manœuvre est complexe pour les profanes et même pour les médecins non entrainés : Vérifier rapidement l’absence de la respiration et l’arrêt des battements cardiaques au niveau des pouls centraux : carotides et fémoraux. Entamer une respiration artificielle avec cinq massages cardiaques pour une insufflation d’air par la bouche (bouche à bouche). Cette pratique à l’avantage de garder les organes suffisamment irrigués et  » nourris » en oxygène. En parallèle, le choc électrique externe par le truchement d’un défibrillateur entre dans la danse pour relancer la machine cardiaque. Rapidement et surtout correctement exécutés, ces gestes parviennent généralement à tirer d’affaire le sportif en attendant par la suite sont transfert en réanimation dans une Unité de Soins Intensifs cardiaques (USIC).

Délicates manœuvres de sauvetage

Nous avons eu le privilège d’écumer tous les terrains de jeu du pays. Seules les ambulances de la Protection Civile présentes aux stades de Radès, Sfax et Monastir sont dotées de défibrillateurs et uniquement lors des rencontres de la coupe d’Afrique. Une lourde amende est infligée aux clubs autochtones  au cas où le Médecin du dopage assigné par la CAF relèverait l’absence de cet appareil à proximité du banc local.
A l’orée de cette nouvelle saison, Wadï Jerry président d’abord de la FTF devrait organiser un rassemblement regroupant tous les médecins des clubs affiliés aux Nationales A et B pour les initier à ces délicates manœuvres de sauvetage. Ce n’est nullement une critique ou un manquement de respect à la plupart des médecins des clubs qui ignorent les abc de la technique de la réanimation et l’usage du choc électrique externe par le défibrillateur au cas où il existerait.  Mais il faudrait appeler les choses par leur nom histoire de se prémunir des catastrophes et pertes humaines toujours possibles. La FTF devrait emboiter le pas de la CAF et exiger des clubs la présence à proximité du banc de cet appareil. Le cas échéant, en avancer les frais aux caisses démunies gracieusement ou à prélever ultérieurement ces sommes par diverses méthodes.

Allô « Docteur » !

Le président de la Commission Médicale de la CAF devrait à notre sens dès à présent inscrire sur ses tablettes l’organisation d’un séminaire regroupant tous les médecins des clubs participant aux deux épreuves sous l’égide de la CAF comme ce fut le cas au Cameroun. Pareille affaire ne devrait pas couter les yeux de la tête (et quand bien même, la vie humaine ne pourrait avoir de prix) et l’organiser sur nos terres est un plan des plus aisés à peaufiner, notre pays foisonnant de hautes et non moins sommités en médecine du Sport. Sans compter l’impact médiatique à gagner par notre Tunisie. La balle est désormais dans le camp du Dr Wadï Jerry qui de par sa formation médicale est le premier à apprécier à sa juste valeur pareille formation pratique en réanimation à ses confrères au sein des clubs.
Mohamed Sahbi RAMMAH