L’équipe de la première mission archéologique internationale dans le banc des Esquerquis (Skerki), entre la Tunisie et la Sicile, en mer Méditerranée a été accueillie en grande pompe, hier samedi 3 septembre 2022, dans l’espace de la marina Cap 3000 à Bizerte, après avoir achevé son exploration, pour la prospection géophysique du patrimoine culturel subaquatique au banc Skerki.

Les membres de l’équipe, qui avaient accosté hier au port de la marina à bord du navire français de recherche sous-marine « Alfred Merlin », ont été salués au cours d’une cérémonie tenue sous l’égide de Hayet Ketat Guermazi, ministre des Affaires culturelles et sa collègue de l’Environnement, Leila Chikhaoui, en présence d’une importante délégation de l’Unesco, ainsi qu’un certain nombre d’ambassadeurs et de diplomates, dont les pays font partie du projet.

Initiée par l’Unesco dans le but de protéger le patrimoine sous-marin de la zone, connue pour ses épaves datant de l’Antiquité, la mission a été réalisée du 21 août 2022 jusqu’au 3 septembre 2022. Le bilan de cette première mission d’exploration de l’Unesco dans la zone réputée chez les marins comme « difficile », a été  présenté par la chercheuse tunisienne, Wafa Ben Slimane, archéologue subaquatique à l’Institut national du Patrimoine (INP).

Il s’agit de cartographier, ce qui a été une réussite, une zone recelant des vestiges antiques et plus contemporains. « Cette zone, a-t-elle dit se trouve, par son emplacement central, au cœur d’un réseau d’échanges en méditerranée déjà vieux de plusieurs millénaires. En effet, les bancs de Skerki, constitués de récifs dangereux à la navigation, se situent sur le tracé d’une ancienne route commerciale de haute mer  reliant les ports Italiens et Tunisiens. »

Et de poursuivre : « Cette première opération d’envergure en archéologie sous-marine nous a permis de localiser trois épaves de diverses époques, le 1er datant de l’époque de 1900 d’une longueur de 74 mètre à une profondeur de 90 mètre, alors que la seconde épave est plus ancienne, mais les résultats complets de notre expédition seront dévoilés après les analyses enregistrés à travers les équipements scientifiques de la dernière technologie de pointe lors de la prochaine réunion de l’Unesco au mois de novembre ou décembre prochain. »

Hayet Ketat Guermazi, ministre des Affaires culturelles a félicité, de son côté, les membres de l’expédition, soulignant l’importance de la sauvegarde des Bancs de Skerki, et de la promotion de la coopération internationale en matière de protection du patrimoine culturel subaquatique.

Notons que huit États des deux rives méditerranéennes, dont l’Algérie, la Croatie, l’Egypte, l’Espagne, la France, l’Italie, le Maroc et la Tunisie en tant qu’Etat coordinateur, ont décidé d’unir leurs forces pour sauvegarder le patrimoine culturel subaquatique des Bancs de Skerki. Cette zone située au nord-ouest du détroit de Sicile possède un potentiel archéologique exceptionnel, témoin de notre mémoire commune qu’on devrait sauvegarder mutuellement.

                                                                                                 Larbi MDAISSI