Les négociations entre le gouvernement et l’UGTT ont connu des hauts et des bas depuis plusieurs mois.  La circulaire 20 figure parmi les principales  revendications de l’UGTT et a été parmi les principales causes de la grève générale du 16 juin 2022.  La reprise des négociations et la signature de l’accord de « persévérance »  le 12 août 2022 entre l’UGTT, le gouvernement et l’UTICA permettant de faire face aux défis exceptionnels sociaux, économiques et financiers a été considérée comme étant une lueur d’espoir par certains experts et un « signe fort envoyé au FMI ». Le 3 septembre 2022, le secrétaire général de la centrale syndicale Noureddine Taboubi a précisé que L’UGTT n’est pas parvenue lors des séances de négociation tenues avec le gouvernement à un accord définitif concernant l’augmentation des salaires au titre de 2021, 2022 et 2023 et au sujet des conventions en suspens.

Les médias s’interrogent, depuis cet après-midi, sur la réunion « mystérieuse » et urgente entre Saied et Taboubi.

Selon un communiqué rendu public par la présidence de la République, Kais Saïed, a reçu, ce lundi 12 septembre 2022, au palais de Carthage, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi et le président de l’UTICA, Samir Majoul.

Le président de la République a raffermi le rôle que jouent l’UGTT et l’UTICA pour trouver un accord avec le gouvernement dans les plus brefs délais. Saied a, également, insisté sur la nécessité de sortir  de cette situation qui vise les institutions de l’Etat et  la nation, selon ses dires.

UGTT: Toute réforme qui n’inclut pas une réforme fiscale n’est autre qu’une continuité d’une politique injuste

A noter que la commission administrative de l’UGTT, qui a tenu sa réunion le 11 septembre 2022, a renouvelé son attachement au droit des travailleurs du secteur public et de la fonction publique à une révision de leur salaire face à l’inflation ainsi qu’à leur droit à l’application des accords conclus, à un dialogue social et à des négociations sociales régulières.
Dans un communiqué rendu public, la commission administrative a considéré que toute réforme ciblant les acquis et droits des Tunisiens découle des injonctions du fonds monétaire international.
L’UGTT a affirmé qu’elle fera face à toute politique de privatisation et de levée de subvention ou  de gel de recrutements soulignant qu’elle reste ouverte à toute autre alternative aux propositions présentées par le gouvernement au FMI.
La centrale syndicale a estimé que toute réforme qui n’inclut pas une réforme fiscale n’est autre qu’une continuité d’une politique injuste qui protège les contrebandiers et les fraudeurs au détriment du peuple.
L’UGTT a appelé par la même occasion, l’Union Tunisienne de l’Industrie du Commerce et de l’artisanat (UTICA) à appliquer l’accord conclu sur l’augmentation des salaires du secteur privé.

Echec des négociations!

Rappelons qu’une réunion s’était tenue, vendredi dernier, entre l’UGTT et le gouvernement sans aboutir à un accord sur les dossiers à étudier dont la majoration salariale, selon le secrétaire général adjoint de l’UGTT Slaheddine Selmi.
Dans une déclaration à l’agence TAP, le responsable syndical avait précisé que le gouvernement a présenté deux propositions concernant la majoration salariale mais qui ne répondent pas aux attentes de l’UGTT.
En effet, l’organisation syndicale revendique l’augmentation des salaires des agents du secteur public et de la fonction publique au titre des années 2021, 2022 et 2023 afin d’améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs sauf que le gouvernement avait proposé, lors de négociations précédentes, des augmentations au titre des années 2023, 2024 et 2025.
D’après Selmi, le gouvernement avait rejeté, vendredi, la demande de l’UGTT concernant la suppression de la contribution sociale provisoire de 1% imposée aux travailleurs.
 » Le gouvernement a justifié son refus par les difficultés économiques actuelles surtout que les caisses sociales n’ont pas encore retrouvé leur équilibre financier « , a précisé la même source.

Cela dit, si l’on devait s’en tenir au communiqué de la présidence et des déclarations de Taboubi et Majoul, rien de très spécial n’est à relever. Plutôt,  ce furent les mêmes diatribes présidentielles à propos de la situation du pays et, surtout, à propos du marché parallèle,  tandis que Taboubi s’est fendu dans des clichés et des vœux pieux. Par contre, Majoul, la voix saccadée,  paraissant paraissant Plutôt mal à l’aise.

Il est évident que le Président vole au secours du gouvernement. L’UGTT et l’UTICA l’entendront- elles de cette oreille?

 

 

Ghada DHAOUADI