L’emploi du temps est le cadre traditionnel dans lequel s’organise la vie de l’ensemble des partenaires de la communauté scolaire : les élèves, les enseignants et les parents. Hier, c’était la rentrée des enseignants. Si certains enseignants ont bien accueilli leur emploi du temps, d’autres ont manifesté leur mécontentement, car ils sont peu satisfaits de la répartition des horaires des cours durant la semaine.
Pour chaque enseignant, l’emploi du temps est la première source d’angoisse de la rentrée. « Ces emplois du temps sont très difficiles à réaliser car il faut non seulement respecter les souhaits des professeurs et répartir équitablement les matières à enseigner… « Oui, c’est vraiment un casse-tête à réaliser », dit un directeur d’établissement qui ajoute : « Nous essayons d’être équitables et de satisfaire les vœux des enseignants. Mais nous sommes soumis à des contraintes inhérentes aux salles et au nombre d’élèves. Il nous arrive d’en léser quelques-uns, mais nous parvenons toujours à satisfaire les mécontents ».
Les emplois du temps sont élaborés dans le souci de « l’intérêt pédagogique » des élèves. En clair, l’administration évite les trous dans l’agenda des élèves, et, dans la mesure du possible, elle tente de regrouper le matin les matières les plus exigeantes sur le plan de la concertation, comme les maths, le français, les sciences physiques, raconte un prof. On placera plus facilement l’histoire géo, l’arabe, le sport, la musique et les arts plastiques l’après-midi.
Le temps scolaire est mal réparti selon les dires de beaucoup de professeurs. Tout d’abord une mauvaise répartition horaire. Ce qui pèse lourd sur le rendement de l’enseignant. C’est le cas de Mounir qui est très furieux et refuse ce rythme infernal imposé par l’administration. « Je commence la semaine, dit–il, avec 7 heures pour reprendre le lendemain à 8h00. C’est fatiguant et c’est stressant surtout que l’on rentre tard à la maison et nous ne trouvons pas assez de temps pour nous occuper de nos enfants et des affaires de la famille »
« Un emploi du temps affreux »
« Un emploi du temps affreux ! Aucune après-midi de libre. J’enseigne tous les après-midis. Peu de matinées sont libres », nous dit Rafik, enseignant dans un collège. Certains profs trouvent que l’emploi du temps est mal établi. Beaucoup d’heures creuses. On est obligé de rester au lycée. A chaque réunion de rentrée, l’administration nous rappelle qu’il est très difficile d’organiser les emplois du temps, gérer les profs, les salles, un vrai casse-tête. On demande des rectifications mais parfois faute de salle ou à cause de l’indisponibilité du prof, la réponse est toujours négative ».
Le volume de travail augmente encore. « Avec trois classes terminales, on prend sur le temps à la maison, mais ça ne suffit pas, ça ne finit jamais » estime Mohamed Salah, prof d’histoire -géo
Inévitables contretemps
Faire un emploi du temps, c’est se battre contre les contraintes implacables. Il y a les heures dues à chaque élève, le nombre d’enseignants disponibles, les salles, les structures sportives… Il faut penser aux options aussi. Les établissements doivent parfois prévoir plusieurs scénarios dans les tous derniers jours avant la rentrée : Élèves arrivant dans la région, redoublants à recaser, pas d’enseignants pour un certain poste… chaque nouvelle information demande des remaniements de l’emploi. Les emplois du temps doivent être adaptés aux rythmes des élèves, mais également aux différents souhaits des professeurs.
Le temps scolaire est mal réparti selon les dires de beaucoup de professeurs. Ce qui pèse lourd sur le rendement de l’enseignant. Plusieurs établissements n’ont pas l’expérience souhaitée pour les emplois du temps. En Europe on a recours aux logiciels d’emploi du temps pour répondre aux attentes des enseignants. Les tâches des enseignants sont déjà multiples : elles ne se résument pas aux heures de présence en cours. Préparation des cours qui évolue en fonction des programmes, réunions pédagogiques, correction des copies (un enseignant peut passer des week-ends entiers à corriger des copies), suivi des élèves, conseils de classe, rendez-vous avec les parents…Tout ceci fait que le temps de travail est déjà très lourd. Faut-il encore alléger le temps scolaire ?
Kamel Bouaouina
