En imprimant les livres scolaires en Turquie, le Centre national pédagogique a fait perdre à l’Etat l’équivalent de 20 millions de dinars (MD) en devises et 10 MD de TVA, a affirmé, mercredi le président de la chambre syndicale nationale des fabricants du livre scolaire, Samir Graba.

« Pour les imprimeurs tunisiens, recourir à des parties turques pour imprimer des manuels scolaires destinés aux élèves tunisiens nuit à la souveraineté du pays, ainsi qu’à ses équilibres budgétaires, d’autant plus que les professionnels turcs ont été payés en devises », a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse tenue mercredi au siège de l’UTICA.

Graba a souligné que cet appel d’offres international constitue une réelle menace pour la pérennité des entreprises actives dans le secteur qui représente 200 emplois directs et 10500 heures de travail.  A rappeler que le CNP a procédé à un appel d’offres international pour l’impression des manuels scolaires de l’année scolaire 2022/2023 sur fond d’échec des négociations avec les imprimeurs nationaux.

« La société turque qui a remporté l’appel d’offres international lancé par le Centre national pédagogique (CNP) pour l’impression, la reliure et la finition des manuels scolaires de 2022-2023, a présenté la meilleure offre de prix (42,5 millions de dinars) », avait déclaré, le 11 avril 2022, le ministre de l’Education, Fethi Sellaouti, soulignant que le recours à l’appel d’offres international est expliqué par la hausse du coût global d’impression.

« L’impression des manuels scolaires coûtera au CNP 45,8 millions de dinars contre 24 millions de dinars auparavant, et ce sans compter le montant de la compensation estimé cette année à 18 millions de dinars, ce qui porte le coût global à 63 millions de dinars « , a-t-il précisé aux médias, lors du démarrage des épreuves du bac sport à l’Institut sportif d’El Menzah.

Pour Samir Graba, ces données présentées par le ministre, sont complètement erronées, ajoutant la chambre aura recours à la justice pour demander au CNP de présenter à l’opinion publique le vrai cout d’impression des manuels scolaires en Turquie qui a atteint, selon le responsable les 47 MD et non 29 MD comme a affirmé le ministre.

Il a rappelé qu’un recours a été déjà déposé à la commission supérieure de contrôle et d’audit des marchés publics pour contester les résultats de l’appel d’offres international. Il a précisé que le cout véritable d’impression des manuels scolaires par les imprimeurs tunisiens atteint 40MD avec les 10 MD de TVA ce qui représente un gain de 7MD par rapport au cout d’impression par les parties turques.

Le responsable a, par ailleurs, rappelé que l’opération d’impression est soumise à des critères de suivi et de contrôle quotidien du contenu de ces manuels par une équipe spécialisée, évoquant à cet effet les fautes survenues dans les manuels de la langue française destinés aux élèves de la troisième année de base et qui ont suscité une grande polémique en Tunisie.  » Les imprimeurs tunisiens n’assument aucune responsabilité », a-t-il encore fait savoir.