Après plusieurs rounds de négociations, le gouvernement et l’UGTT ont finalement signé le 15 septembre 2022, l’accord sur les augmentations salariales, un accord tant attendu, brisant ainsi la glace entre les deux parties et ouvrant la voie des accords financiers avec les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux. L’agence de notation américaine Fitch Rating a très vite réagi en publiant un communiqué plutôt optimiste. Elle s’attend à une conclusion d’un accord avec le FMI au deuxième semestre de l’année en cours.

 Fitch Ratings vient de publier un communiqué  dans lequel elle a estimé que l’accord signé  sur les majorations salariales dans la fonction publique et le secteur public élimine une entrave majeure à la conclusion d’un programme de soutien financier avec le FMI.

« L’augmentation de 3,5 % couvrant la période 2023-2025 est inférieure aux prévisions d’inflation pour la Tunisie sur la même période », indique l’agence de notation.  « La Tunisie continuera à bénéficier d’un soutien international , selon nous. Nos prévisions supposent que le pays obtiendra un accord avec le FMI au 2022, débloquant un financement supplémentaire de la part des créanciers officiels en novembre-décembre », précise la même source.

Par ailleurs, Fitch  prévoit que la Tunisie conclura un accord avec le FMI débloquant un financement supplémentaire de la part des créanciers officiels en novembre-décembre.

La situation est toujours à risque, selon Fitch  

L’agence de notation internationale rappelle les risques mentionnés dans son scénario de base : « De nouveaux retards dans la conclusion d’un accord avec le FMI ou dans la mise en œuvre des réformes, entraînant une nouvelle détérioration des indicateurs de viabilité de la dette tunisienne, pourraient conduire le FMI à exiger de la Tunisie une restructuration de sa dette ».

« Les signes d’une probabilité d’un défaut de paiement pourraient entraîner une dégradation de la note de la Tunisie à CCC », avertit Fitch Ratings.

Selon la même source, le déficit budgétaire  de l’ordre de 471 millions de dinars  enregistré au cours du premier semestre de 2022, soit 0,3 % des prévisions de l’agence  pour le PIB nominal en année pleine en 2022.  Et d’ajouter : « Cela contraste avec nos prévisions selon lesquelles le déficit public atteindra 8,5 % du PIB cette année, et  avec un objectif initial de déficit de 6,7 %, fixé avant le déclenchement de la guerre en Ukraine qui a fait grimper les coûts des subventions alimentaires et énergétiques ».

« Le gouvernement a reporté certains paiements de compensation de subventions à la STEG, qui fournit de l’électricité et du gaz subventionnés. Les arriérés accumulés en 2022 se sont élevés à au moins à 800 millions de dinars, soit 0,6% du PIB », indique l’agence de notation.

Le porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi, a déclaré récemment que l’accord que concluerait le gouvernement Bouden avec le Fonds monétaire international (FMI) serait tributaire de ce qui  a  abouti avec les parties sociales en référence aux négociations avec la Centrale syndicale.

Khouloud AMRAOUI