En juillet 1957, la Bourse du travail accueillait un congrès mondial de la Confédération internationale des syndicats libres, la fameuse CISL qui fut toujours un soutien déterminant pour le syndicalisme tunisien.
Cet événement et plusieurs autres manifestations syndicales sont restés comme des balises dans la longue histoire d’un édifice emblématique du monde du travail mais qui reste peu connu par le public malgré sa situation géographique centrale.
À l’occasion de Jaou Photo, un festival qui aura lieu du 6 au 20 octobre, l’ancienne Bourse du travail de Tunis va enfin retrouver une nouvelle jeunesse.
Située non loin de la station du TGM à Tunis Marine, l’ancienne Bourse du travail est un monument quasiment oublié et rarement mis en valeur.
Pourtant, l’architecture futuriste de cet édifice dessiné par l’architecte Cyrille Lewandowski est emblématique du Tunis des années cinquante, avec les premières générations de constructions employant le béton.
Avec ses portiques et sa dalle en béton armé, l’ancienne Bourse du travail est emblématique de son époque. Pour la petite histoire, le projet de sa construction remonte au début du vingtième siècle avec l’essor du syndicalisme.
Toutefois, malgré une deuxième tentative en 1945 avec le projet de l’architecte Raymond, ce ne sera qu’en 1950 que le projet connaît un début de concrétisation.
C’est en effet à la date du 6 mars 1950 que le ministère du Travail de l’époque, demanda au conseil municipal de Tunis, une parcelle de terrain pour y édifier une bourse du travail.
C’est en 1955 que le projet fut finalement réalisé sur les maquettes de Lewandowski. Au fil des ans, la Bourse du travail sera agrandie par l’adjonction d’un parking qui se trouvait à proximité. L’édifice sera en outre mis en valeur et enrichi de plusieurs œuvres artistiques de Hatim El Mekki et Abdelaziz Gorgi en 1962. Ces œuvres sont dédiées aux travailleurs et au monde laborieux.
En ce temps, l’édifice était inscrit au patrimoine du secrétariat d’État aux Affaires sociales. Il passera plus tard sous la houlette de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) qui va l’agrandir en y intégrant une place publique voisine. Désormais de retour dans le patrimoine de l’État, la Bourse du travail fait partie du ministère des Affaires sociales qui y maintient la présence de quelques services.
La Bourse du travail comprend une salle de réunions d’une capacité d’un millier de places qui sera l’épicentre du festival Jaou Photo qui se tiendra du 6 au 20 octobre à l’initiative de la Fondation Kamel Lazaar et de l’Institut français de Tunisie.
La Bourse du travail accueillera  dans ce cadre, un symposium international, des expositions photographiques et des performances artistiques et musicales.
Grâce à cette initiative, la ville de Tunis redécouvre sa Bourse du travail qui, paradoxalement, est située en plein centre-ville alors que peu de citadins connaissent son existence.