Notre confrère « Assabah news » a rapporté une déclaration postée sur les réseaux sociaux par le magistrat, homme politique et ancien ministre (reconverti visiblement en polémiste !) Hatem El Euchi dans laquelle, en commentant le litige CS Chebba qui secoue actuellement la scène footballistique tunisienne, il se range, corps et âme, du côté du président de la FTF.

Plus royaliste que le roi ? C’est son droit le plus absolu.

Le bémol c’est qu’en tirant à boulets rouges sur les détracteurs de son « ami » Jerri, et en massacrant par ses diatribes, lancées à hue et à dia, et à tort et à travers, qui plus est sur un réseau social « venimeux » comme Facebook, Hatem El Euchi a commis la très mauvaise erreur de mettre tout le monde dans le même panier, quitte à passer certaines limites de la « bienséance » pour défendre le patron de la Fédération. Et rien que pour cette raison, il a déjà mérité une diatribe. Alors que dire lorsqu’il déraille carrément en visant directement, et de manière complètement inopportune, pour ne pas dire provocatrice, la presse sportive nationale, qui, en réalité, ne fait que son boulot, notamment en cette période de chaos qui règne en Ligue 1, en pointant s’il en est du doigt les tribulations (pour ne pas dire autre chose) de notre football national, ses malheureux épisodes et ses principaux protagonistes ; et à leur tête Monsieur Jerri.

Hatem El Euchi a-t-il raison lorsqu’il « reproche » aux organes de presse et aux journalistes sportifs d’avoir critiqué la mauvaise gestion de Wadi Jerri, ses dérapages et ses combines, ainsi que les pesants soupçons de corruption qui rongent le football dans notre pays et autres dérives footballistiques et extra-footballistiques qui touchent notre football à tous les niveaux ? Qui plus est, à l’heure où la crise du football tunisien et le report de la journée inaugurale défraient déjà la chronique à l’international, notamment dans les médias arabes et africains.

Comment se fait-il qu’un personnage du calibre de Monsieur El Euchi (magistrat, politicien et ancien ministre) se laisse trainer si bas dans ses déclarations en s’adonnant à, ce qu’on appelle couramment  les « controverses querelleuses des cafés » ? Là nous avons loué dieu que cet ancien ministre a fait long feu au sein du Gouvernement et, qui plus est, à la tête d’un département d’Etat des plus importants. Que Monsieur l’ancien ministre sache qu’attirer l’attention de la FIFA et des instances internationales sur ce qui se passe sur la scène footballistique dans notre pays est un devoir et non une « cabale » contre la personne du président de la FTF, comme il l’estime. Bizarre que ces réflexions viennent de la part d’un ancien responsable de l’Etat qui devait être le premier à dénoncer ces pratiques.

De crainte que la FIFA y aille jusqu’à destituer, « dans les règles de l’art », son ami Jerri, Monsieur El Euchi reproche aux journalistes d’avoir fait leur travail, celui de pointer du doigt ce qui porte préjudice aux intérêts du pays. Monsieur l’ancien ministre veut que les journalistes ferment les yeux sur tout le tort perpétré contre le football tunisien et passer sous silence des affaires douteuses et divers abus reprochés aux dirigeants.

Non Monsieur El Euchi, que cela ne vous fâche pas, nous continuerons à pointer du doigt les malheurs du football tunisien, à dévoiler ses tenants et aboutissants et à dénoncer les pratiques de n’importe quel responsable. Quitte à vous coller une diatribe, au passage.

Hédi RASSÂA