Une première dans nos annales, nos quatre représentants aux deux campagnes africaines ne purent assurer la victoire lors de la première manche du second tour que ce soit à la maison ( USMo) ou loin des bases (EST, CSS et CA). Un bilan à première vue mitigé mais nullement alarmant en ce sens que lors des matches retour dans leurs murs, les trois derniers partent largement avec les suffrages pour renverser la vapeur et s’octroyer le fameux sésame de passage. Autre son de cloche cependant pour notre quatrième larron, l’USMo ayant trébuché au Mustapha Ben Jannet et appelée à en découdre avec les Cairotes d’Al Ahly en Egypte. Dans le dessein d’évaluer et de jauger les chances des uns et des autres pour dépasser sans encombre les embûches de ce weekend, nous avons opté pour un œil averti, celui d’un technicien hors- pairs et surtout n’appartenant à aucune écurie engagée histoire de nous assurer une analyse objective et neutre, nous avons cité l’ex-Entraineur et Directeur Technique National, Youssef Zouaoui. Homme pondéré, maitrisant son sujet et ne mâchant point ses mots. Déclaration :
Espérance Sportive de Tunis : Confiance en l’intelligence de Maalou

« Défaite surprise de l’Espérance à Abuja que je qualifie d’un accident de parcours toujours possible en football du moment que cet exercice n’est pas une science exacte et les imprévus entrent dans la règle du jeu. En tenant compte des rapports de force, les  » sang et or » ont largement les moyens de passer aux poules les doigts dans le nez et leur qualification ne fait point le moindre doute telle une lettre à la poste.

Match piège par excellence
Mais attention, Les joueurs ne doivent pas prendre leur qualification pour argent comptant et aborder les Nigérians par-dessus la jambe avec le match gagné avant de fouler la pelouse ! Nabil Maaloul, en fin stratège et surtout maitrisant avec beaucoup d’intelligence la communication avec un verbe très facile aura un grand rôle à jouer volet décrispation des siens en les gonflant à bloc et en dissipant en semaine la pression et le trac qui risquent de les habiter. L’adversaire n’est pas un foudre de guerre mais demeure imprévisible surtout avec cette redoutable arme dont il dispose :  la remise latérale très longue et d’une précision chirurgicale(touche). La concentration qui a manqué sur les deux buts encaissés à Abuja doit être omniprésente avec un timing huilé comme sur des roulettes. Inconcevable et inadmissible au niveau de l’Espérance de laisser encore une fois le champ libre aux attaquants de recevoir tranquillement le cuir de la tête et de menacer la cage locale. Le public a un grand rôle à jouer pour booster les joueurs et les porter à bout de bras. La qualification est quasi assurée pour les Tunisois sans la moindre hésitation ».
Union Sportive Monastirienne : Difficile mais non impossible
« Le comportement du technicien Usémiste et sa façon de préparer le match à Monastir même n’ont pas été exempts de tout reproche. Il en découla un déroulement des débats contre nature pour une équipe évoluant à domicile et appelée à faire le jeu et à attaquer. A mon avis, Il a par trop craint les visiteurs et partant, insufflé cette appréhension aux siens qui se recroquevillèrent derrière cédant la direction de la manœuvre à des visiteurs surpris et qui n’en attendaient pas tant : A titre d’exemple, plus de 60% de possession de la balle et plus de 500 passes pour eux contre quelques trentaine % de possession et seulement 300 passes pour les locaux ! Une domination nette qui s’est traduite à l’arrivée par une victoire au forceps mais qui fait mal. Par ailleurs, les nôtres ne maitrisent pas la profondeur avec le registre de l’attaquant Aloui dépourvu de cette qualité. Techniquement parlant l’affaire sera délicate à négocier chez eux, mais tout reste possible et dans un bon jour on peut les piéger au Caire même. Il suffit d’y croire fermement et d’y aller sans craintes excessives ».
Le Club Africain : Une ambiance à assainir
« Un sommaire coup d’œil sur l’effectif des clubistes est des plus édifiants ; tous des joueurs internationaux que ce soit avec les séniors ou avec les catégories des jeunes. Des éléments de qualité pouvant faire la différence à tout moment. Aucune commune comparaison avec leurs modestes vis-à-vis encore à leurs premiers balbutiements à l’échelle continentale. Un hic dans l’affaire cependant, l’ambiance n’y est pas au beau fixe avec un manque de confiance mutuel à tous les niveaux. Le malaise patent et palpable se déteint fatalement sur l’évolution des joueurs doutant de tout et de tous ! Ce manque de sérénité avec un staff se sentant sur un siège éjectable sont des éléments à bannir de suite de l’environnement du groupe car techniquement parlant, les clubistes ont toutes les cartes en règle pour passer mais à condition de restaurer un climat sain parmi toutes leurs composantes comme je l’ai souligné plus haut ».
Le Club Sportif Sfaxien : L’adhésion bénéfique du public
« Contrairement au Club Africain, le jeune entraineur sudiste Karim Dalhoum jouit du soutien du public et du BD. Il ne joue pas sur le passé et la notoriété des Sfaxiens mais en réaliste, il évolue selon l’état actuel des choses. Approche adoptée par le tout Sfax s’agissant d’un groupe jeune et perfectible avec une large marge de progression en perspective. Aymen Dahmen a eu deux arrêts décisifs et spectaculaires. Le premier sur un « heading » faisant suite à une détente prodigieuse d’un grand félin. Le second, réflexe étonnant sur une tir enveloppé émanant d’un technicien confirmé, un geste technique de très grande valeur. Karim Dalhoum doit travailler le mental des siens qui généralement évoluent à la maison plus crispés qu’en déplacement où ils s’expriment mieux en terres étrangères. Normalement, la qualification est dans les cordes et je les vois mal rater le coche au Taïeb Mhiri. Pour conclure, je souhaite bon vent à tous nos représentants avec une escarcelle pleine et quatre clubs Tunisiens aux poules « Inchalla ».
Abou Oussama