Alors que son rôle dans l’attribution de Mondial 2022 au Qatar pose question, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy justifie pleinement cette organisation qui ne cesse de faire polémique. « Nous devrions attendre la façon dont se dérouleront ces événements avant de les juger », clame ce jour dans les colonnes du Journal du Dimanche celui qui a dirigé la France de 2007 à 2012. Un ancien chef de l’Etat qui a œuvré durant sa présidence pour le rapprochement entre la France et le Qatar et qui aujourd’hui, à un mois de la Coupe du monde 2022, assume pleinement sa « qatarophilie » quand d’autres personnages politiques crient à l’aberration écologique et au scandale quant au respect des droits de l’homme.

« Le football est un sport universel et chaque région du monde doit pouvoir organiser une compétition internationale, juge Nicolas Sarkozy. Le football n’appartient pas qu’aux Occidentaux, qu’ils soient français, anglais, italiens ou américains. C’est un sport qui rassemble. J’observe que tous les pays qui ont organisé des événements internationaux majeurs ces dernières années ont fait l’objet de multiples polémiques: la Chine, la Russie, le Brésil, aujourd’hui le Qatar. Nous devrions donner à chacun de ces pays hôtes la chance de démontrer son savoir-faire. »

Et de régler ses comptes précisément sur la scène politique. D’abord avec François Hollande: « Je rappelle que ce n’est pas moi qui ai vendu des Rafale à ce pays (en 2015, la France avait vendu 24 avions de chasse au Qatar, ndlr). Si cela a été fait par mon successeur immédiat, c’est qu’il a dû juger qu’il était digne de confiance. » Puis avec Anne Hidalgo. « La mairie de Paris est, me semble-t-il, très satisfaite que les Qatariens possèdent et financent le club de la capitale, remarque-t-il. Ils ont raison. Mais cela me semble plus engageant que d’installer un écran géant… Cette polémique est assez hypocrite. »