Les routes vers l’Europe sont de plus en plus bloquées. Les restrictions imposées par les pays européens pour les demandeurs de visas se poursuivent, même si quelques ambassades parlent d’un allègement des procédures. La lutte contre la migration non réglementaire fait même l’objet de nouvelles mesures et de nouvelles restrictions. La Serbie a récemment imposé un visa d’entrée pour les Tunisiens pour réduire le nombre de migrants non règlementaires. La mesure qui entre en vigueur en vigueur le 20 novembre prochain, a été anticipée par une situation de fait : le bocage d’environ 60 Tunisiens à l’aéroport de Belgrade. Ces Tunisiens arrivant de la Turquie sont détenus et obligés de quitter le territoire serbe et interdits d’accéder à l’espace européen. L’information telle qu’elle est révélée par Majdi Karbai, ancien député à l’ARP, parle d’une détention illégale de 51 Tunisiens et le rapatriement par force de 9 autres vers la Turquie. Karbai, parle des agressions policières et d’un traitement inhumain des détenus qui entament une grève de la faim sauvage, comme signe de protestation.

Comme souvent, l’ancien député dénonce le silence des autorités tunisiennes. La réponse vient, alors, du ministère des Affaires étrangères qui confirme l’incident sauf que ses services rectifient le nombre. Il s’agit de 26 Tunisiens bloqués dans l’aéroport de Belgrade depuis leur arrivée, dont 24 sont rapatriés vers la Turquie et les deux personnes restantes sont encore bloquées dans la salle d’attente de l’aéroport. Le ministère parle de suivi de l’affaire et promet même une visite du conseiller diplomatique aux personnes bloquées à l’aéroport. Ces deux Tunisiens seront en tout cas, empêchés d’entrer en Serbie pour rejoindre finalement l’un des pays de l’Europe des 27. La Serbie devenue un passage obligatoire vers l’Europe, depuis la Turquie, pour des milliers de migrants tunisiens ferme ses frontières face aux Tunisiens séduits par la route des Balkans. En l’absence des chiffres officiels, le forum Tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) recense 6000 personnes.

Première audition au 8 novembre

Quelques jours avant, le même ministère s’est retrouvé sollicité dans une autre affaire de migration non-règlementaire. Il s’agit de l’arrivée d’une fille de 4 ans en Italie. Seule, sans ses parents, cette fillette a débarqué dans l’île de Lampedusa, après une traversée de la Méditerranée centrale. Le ministère décide l’envoi en Italie du délégué général de protection de l’enfance. L’affaire suivie actuellement par un juge Italien des familles, provoque également la réaction de la ministre de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des personnes âgées, qui précise que la justice Italienne n’a pas jusqu’aujourd’hui, refusé le rapatriement de la fille. La ministre précise, sur les ondes de Mosaïque fm, que la première audition de l’affaire est prévue au 8 novembre et confirme la présence de magistrats et spécialistes tunisiens. Finalement deux ministères se trouvent mobilisés dans une affaire devenue symbolique en Tunisie et même en Italie. L’extrême droite (néo-fasciste également) qui tient le pouvoir en Italie appelle à mettre fin à la migration non-règlementaire en provenance de la Tunisie suite aux chiffres records des arrivées. Jusqu’au 26 octobre dernier, le ministère Italien de l’Intérieur parle de l’arrivée d’environ 16300 Tunisiens, dont 3430 mineurs et 825 femmes. Les autorités tunisiennes, évoquent l’empêchement de 29 mille personnes et le FTDES confirme le décès de 544 personnes. En tout cas, la Tunisie est appelée à plus de coopération pour réduire les flux migratoires non-règlementaires. Comme souvent, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (FRONTEX) impose une coopération sécuritaire renforcée pour empêcher toute opération de traversée en contre- partie d’une aide financière de 50 millions d’euros répartis entre dons et matériels militaires (radars). La FONTEX se trouve actuellement très actives au niveau des pays des Balkans avec la mobilisation d’une enveloppe supplémentaire de 39,2 millions d’euros pour assurer un déploiement de nouvelles forces sécuritaires dans des pays comme la Serbie, l’Albanie et la Bosnie. L’accès à L’Europe devient ainsi plus verrouillé.

 

Zied DABBAR