Par Samia HARRAR

C’est passé très vite. A la vitesse de l’éclair, lorsque la programmation, particulièrement très riche cette année, aurait nécessité que les JCC (Journées Cinématographiques de Carthage), s’installent au moins, pour une semaine encore. Pour combler tous les désirs des cinéphiles.  Non parce qu’ils n’avaient rien eu de consistant à se mettre sous la « dent », mais parce que le « menu » était tellement généreux, qu’ils auraient voulu avoir mille « ventres », pour en profiter davantage, en se délectant de savoir, qu’ils avaient mille et un choix. Et qu’ils pouvaient se permettre le luxe, de ne rien se refuser.  Ce n’est, hélas pas possible. Et ce n’est pas sans regrets, qu’ils assisteront ce soir, à la Cité de la Culture, au tombé de rideau de cette 33 e édition des JCC, portée avec maestria, il faut bien le dire, par Sonia Chamkhi, et toute son équipe qui l’a accompagné de bout en bout, dans cette magnifique fête des cinématographies arabes et africaines, dans l’esprit des pères fondateurs.  Parions que Tahar Cheriaa a dû jubiler !

Ce soir, les Tanits, d’or, d’argent, et de bronze, outre les prix parallèles de la compétition, iront récompenser des œuvres, qui auront su convaincre des jurys, qui n’ont sans doute pas eu la tâche facile cette année, vu la richesse de la sélection et l’abondance des offres. Peu importe : aux yeux des amoureux du cinéma, qui ont vécu à cent à l’heure, au diapason des JCC 2022 pendant une semaine, tous les films auront eu du mérite. Y compris ceux qui n’auront pas la chance de repartir avec un prix. Il se trouve que ce qui a importé, c’est le fait que les Journées cinématographiques de Carthage, même si, quelque peu, excentrés, par rapport au centre de la capitale depuis qu’ils ont déménagé, en partie certes, du côté de la Cité de la Culture, aient pu restituer, à la capitale, son beau visage, des jours où toutes les cultures s’y rencontraient, et les cinémas tournaient à plein régime, tandis que des foules de spectateurs : jeunes et moins jeunes, mais surtout jeunes, il faut le reconnaître, faisaient la queue sans se lasser, devant des guichets bondés, pour s’arracher une place au paradis des cinéphiles. La joie étant toujours au rendez-vous. Les JCC 2022 ont fait fort.  En instituant d’autres sections supplémentaires, à l’instar de la Semaine de la Critique de Carthage, la directrice de la 33 ème édition du doyen des festivals de cinéma africain, Sonia Chamkhi, a prouvé qu’il était possible de voir grand, et d’élargir les perspectives, en se donnant les moyens de ses ambitions. Et ce n’est pas qu’une question d’argent.  Mais d’une vision des choses, et de la capacité à les mener, jusqu’à leur aboutissement. Que vivent les JCC !