Intitulé « En solidarité avec les habitants de Zarzis », un communiqué conjoint a été publié aujourd’hui de la part de 28 organisations et associations tunisiennes pour exprimer le soutien de la société civile aux habitants de Zarzis et dans le but de condamner les différentes violations et agressions enregistrées à la suite de l’organisation d’une marche de protestation de la part des habitants de la région. « A l’aube du vendredi 18 novembre 2022, un important dispositif de sécurité, stationné aux intersections reliant Zarzis et Djerba, a réprimé la manifestation pacifique organisée par les habitants de Zarzis exigeant la révélation de la vérité sur la tragédie maritime qui s’est déroulée le 21 septembre 2022.

Adultes et enfants n’ont pas été épargnés par les matraques de la police et des bombes lacrymogènes périmées qui ont atteint femmes, mineurs ainsi qu’une école primaire. Des dizaines de jeunes et de leaders du mouvement de contestation ont par ailleurs été arrêtés et sommés de retourner à Zarzis s’ils souhaitaient être libérés. La poursuite des manifestants s’est poursuivie jusqu’à la ville de Zarzis, qui connaît en ce moment une escalade de tensions…Ces pratiques répressives interviennent quelques jours après l’engagement du gouvernement Tunisien lors de l’Examen Périodique Universel des Droits de l’Homme à respecter les libertés d’expression et de manifestation pacifique…Ces pratiques précèdent surtout le lancement officielle du Sommet de la Francophonie, où seront scandés de la part des autorités des slogans sur le respect des droits et des libertés…», lit-on dans le communiqué récemment publié. 

En exprimant leur solidarité avec « les revendications des familles et des habitants de Zarzis » et leurs mobilisation visant à divulguer toute la vérité autour « du drame du 21 septembre courant » et ses victimes, les différentes composantes de la société civile ont dénoncé, en outre, la répression sécuritaire exercée ce vendredi, 18 novembre 2022, contre la participants et les participantes à la marche de protestation pacifique qui s’est dirigée de Zarzis vers Djerba dans le but de « faire entendre la voix des familles endeuillées ». 

Dans le même contexte, les signataires ont considéré que les politiques menées par l’État dès le début de cette crise ont poussé les habitants de la région et les familles des victimes et des personnes disparues à se diriger vers l’escalade. 

Les organisations et associations signataires sont comme suit : 

-Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux ( FTDES)

– Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme ( LTDH)

-Syndicat National des Journalistes Tunisiens ( SNJT) 

-Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

-Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des Deux Rives 

-Avocats Sans Frontières ( ASF )

-Al Bawsala

-Article 19 

-L’Association Bina 

-Kashf Media 

-Montada Ettajdid

-l’Association intersection pour les Droits et Libertés

-Danseurs Citoyens Sud 

-Euromed Droits

-Groupe Tawhida Ben Cheikh

-Association Haqqi (mon droit) pour la Protection de l’Enfant et de la Famille

-Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie – Belgique

-L’Association Beity 

-Observatoire Nissa 

-L’Association Tunisienne pour les Droits et Libertés

– International Alert

-L’Association Nachaaz

-L’Association Karama pour les Droits et Libertés 

-L’Association Calam 

-L’Association Tunisienne de Défense des Droits de l’Enfant

-Le Réseau Tunisien de la Justice Transitionnelle

-Dignity and Rehabilitation Coalition 

-La Fondation Hassen Saadaoui pour la Démocratie et l’Égalité.

Une part d’activistes et d’internautes ont exprimé, sur les réseaux sociaux, leur colère en partageant une vidéo prise par une enseignante et filmant des cas du suffocation enregistrés chez des petits éleves suite à l’utilisation excessive et aléatoire du gaz lacrymogènes qui a atteint, selon la même source, une école primaire située à Zarzis. 

Il convient de noter, d’autre part, que certaines personnes ont été arrêtées, y compris l’activiste à la société civile Ali Kniss et le photojournaliste Ezzedine Msallem. Après avoir été libéré, l’activiste Ali Kniss a noté sur sa page Facebook un témoignage indiquant que les détenus ont été agressés physiquement et verbalement, selon ses dires. 

Rym Chaabani