L’expert en économie auprès de l’UGTT Abderrahmen Lahka, a annoncé, ce vendredi que la crise des carburants a été provisoirement résolue grâce au don Libyen de plus de 30 millions de tonnes de carburants. Ce qui représente une solution pour quelques semaines, à peine. Il a ajouté que la crise risque, donc, de se répéter à la fin de ce stock, et pourrait être bien plus grave en touchant en plus de l’essence, le gasoil et le mazout. Ce qui entrainerait la paralysie totale du pays. Malheureusement cette crise des carburants est bien loin de se terminer et les Tunisiens se sont désormais habitués à cette situation de rationnement, qui touche presque tous les produits.

Et si la pénurie de plusieurs produits de première nécessité persiste encore, ce n’est pas à cause de la spéculation ou de la conspiration, mais tout simplement au simple fait que l’Etat n’a plus les moyens financiers pour payer ses achats.

 Factures non honorées de l’Etat

La crise des carburants n’échappe pas à la règle, puisqu’elle a commencé lorsque les fournisseurs internationaux ont refusé de renouveler leurs approvisionnements en raison des factures non honorées de l’Etat tunisien (Les montants impayés dépassent, les 100 millions de dollars USD) et le manque de devises pour assurer les importations. De ce fait, la Tunisie n’est plus crédible auprès de ses fournisseurs, qui exigent d’être payés avant de livrer leurs marchandises. D’ailleurs, fin aout dernier, la ministre des Finances a réussi à réunir l’argent qu’il fallait pour payer les cargaisons des quatre navires qui attendaient de livrer les carburants en rade des ports de Bizerte et de Skhira. Mais ce n’était que provisoire, parce qu’il y a toujours de nouvelles cargaisons qui arrivent et qui attendent d’être payé. Au final, c’est un cercle vicieux d’endettement. D’autant plus que, les réserves en devises de la BCT ont chuté sous la barre de 100 jours d’importations, à 98 jours, soit 21.787 milliards de dinars. Les experts expliquent cette chute par l’aggravation du déficit de la balance commerciale, à cause de l’augmentation des frais des importations des carburants et des céréales. Et aussi, à cause de la baisse des exportations, comme le phosphate. Les experts s’alarment outre mesure, à cause de l’approche du règlement des échéances des crédits qu’a contracté la Tunisie avec les bailleurs de fonds et préviennent que le remboursement de ces échéances va mettre à sec les réserves de devises.

A quand des mesures pour réduire les dépenses

Asphyxiée par une dette dépassant les 100% du PIB, la Tunisie a obtenu à la mi-octobre un accord de principe du FMI pour un nouveau prêt de quelque deux milliards de dollars déboursable par tranches à compter de décembre. En contrepartie, le gouvernement s’est engagé à des réformes dont une levée progressive des subventions étatiques aux produits de base (alimentaires et énergie) et une restructuration des entreprises publiques qui ont le monopole de nombreux secteurs. C’est pour cette raison, que les experts insistent sur l’urgence de la mise en place des mesures urgentes comme la réduction drastique des dépenses de l’Etat, et le blocage des recrutements et des majorations salariales. Dans ce contexte difficile de crise des carburants, le président Kais Saied a parlé avec l’ami algérien, le Président Tebboune, , pour l’obtention d’un soutien, résoudre temporairement cette crise et soulager surtout la pression sociale, en attendant que la Tunisie contracte des nouveaux crédits pour payer le renouvellement de ses stocks nationaux. Et puis nous avons eu aussi le don de la Libye qui a un peu aidé.

Mais combien de temps encore va-t-elle perdurer cette situation ? Sommes-nous contraints de survivre que grâce à la charité des pays voisins ? La pénurie des carburants est un vrai handicap qui paralyse totalement le pays. Devrions-nous prier pour un miracle qui sauvera le pays de cette crise ? Pour le moment les Tunisiens sont entrain de survivre et non de vivre. Mais jusqu’à quand ?…

Leila SELMI

 

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    "Jusqu'à quand ? "Tout est une question de mentalité du citoyen ; si ce dernier dépasse sa crise morale, croit en l'état de droit, respecte les lois aussi injustes qu'elles soient !