La crise russo-ukrainienne est un coup dur pour l’économie mondiale. « L’horizon s’assombrit pour l’économie mondiale » a annoncé le FMI. Plusieurs pays vivent une crise économique notamment la Tunisie qui est en récession. Depuis plusieurs années, des rapports économiques, des indicateurs et des « obstacles » tant politiques et sociaux qu’économiques et conjoncturels ne cessent d’alourdir le fardeau de la dette du pays. D’ailleurs, le déficit du budget de l’état est  9,784 milliards de dinars en 2022. Les recettes du Budget de l’Etat pour l’année 2022 sont estimées à 41,130 Milliards de dinars d’après la loi de finances (LF) rectificative 2022, publiée, mercredi, au Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT), du 23 novembre 2022, contre 38,618 Milliards de dinars programmés dans la LF 2022 soit une hausse de 2,512 milliards de dinars.

AFD : Appui aux réformes pour favoriser la résilience économique et sociale

L’Agence Française de Développement (AFD) annonce la signature d’un nouveau prêt de politique publique de 200 millions d’euros (l’équivalent 670 millions de dinars tunisiens) en appui aux réformes pour favoriser la résilience économique et sociale de la Tunisie, lit-on dans « le petit journal ».

Selon la même source, ce nouvel accord de financement, signé le 19 novembre 2022 en marge du XVIIIe Sommet de la Francophonie à Djerba par Samir Saied, Ministre de l’Economie et de la Planification, et Catherine Colonna, Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères, ainsi que  Yazid Safir, directeur du groupe AFD en Tunisie, apporte des ressources significatives au moment où la Tunisie s’apprête à mettre en œuvre des réformes cruciales pour promouvoir une croissance durable et créatrice d’emplois, et à améliorer les conditions de vie de sa population.

Présente depuis 1992, l’AFD est un partenaire majeur de la Tunisie. En adéquation avec les priorités nationales, elle accompagne sa transition politique, économique et sociale. Un engagement réaffirmé en 2016 avec l’annonce d’un soutien exceptionnel d’un milliard d’euros sur 5 ans, lit-on sur le site officiel de l’AFD. Et d’ajouter que l’AFD déploie l’ensemble de ses outils (prêts, subventions, garanties, participations) en faveur de l’État et des secteurs public, privé et associatif. A noter que cette agence est rattachée à la direction régionale Afrique du Nord.

Nouvelle stratégie de la Banque mondiale

La Banque mondiale a publié, en novembre, son deuxième rapport de diagnostic systématique de pays (DSP) pour la Tunisie, intitulé Rétablir la confiance et répondre aux aspirations pour une Tunisie plus prospère et inclusive. Une première édition a été réalisée en 2015. Ce type de rapport, produit pour les pays partenaires tous les cinq ans, permet d’identifier les principaux défis et opportunités pour accélérer les progrès dans le rétablissement de la confiance, la satisfaction des aspirations et, en fin de compte, la contribution au double objectif du Groupe de la Banque mondiale de mettre fin à la pauvreté absolue, et de stimuler durablement la prospérité partagée, selon le site officiel de la banque mondiale.

Le DSP est destiné à devenir l’un des points de référence pour les consultations sur les priorités de l’engagement de la Banque mondiale dans le pays et une contribution au débat public portant sur la voie à suivre par la Tunisie, selon la même source.

La “Nouvelle Stratégie pays de la Banque mondiale (BM) pour la période 2023/2027, qui sera basée sur les priorités du gouvernement tunisien, sera publiée au cours des prochains mois, a annoncé son représentant-résident en Tunisie, Alexandre Arrobbio.

Une première série de consultations a déjà été engagée, et les consultations techniques se poursuivront avec le gouvernement, les différents partenaires et la société civile, a-t-il expliqué à l’Agence TAP en marge du séminaire de lancement du deuxième rapport de Diagnostic systématique de pays (DSP) pour la Tunisie.

Résilience économique

Il est à mentionner que résilience économique peut se définir approximativement comme la capacité de maintenir la production proche de son potentiel malgré un choc. Elle comporte ainsi au moins deux dimensions : le degré d’atténuation des chocs et la vitesse à laquelle les économies retournent à la normale après un choc. Les politiques structurelles sont susceptibles d’affecter à la fois la force et la persistance des effets des chocs externes exogènes. Les politiques de stabilisation macroéconomique jouent également un rôle important en matière de résilience, mais leur efficacité est aussi conditionnée par les orientations de politique structurelle. Ces dernières peuvent par exemple affecter la force du mécanisme de transmission de la politique monétaire, lit-on dans l’article « résilience économique aux chocs : Le rôle des politiques structurelles »

Selon la même source, la capacité du cadre institutionnel et politique à amortir l’impact initial des chocs et à diminuer la persistance de l’écart de production qui en découle sont deux dimensions clés de la résilience. À cet égard, les politiques et les institutions qui atténuent l’impact initial d’un choc peuvent en prolonger la durée, et vice versa, ce qui signifie qu’elles peuvent avoir des effets contradictoires sur la résilience. Par exemple, le caractère strict de la LPE (législation sur la protection de l’emploi) peut limiter à court terme l’ampleur des plans sociaux décidés par les entreprises en réponse à un choc négatif, et soutenir par-là l’emploi et la consommation privée.

Ghada DHAOUADI