Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé dimanche un retour « à une relation consulaire normale » avec l’Algérie depuis « lundi » dernier, c’est-à-dire concernant l’octroi de visas par la France aux ressortissants de ce pays. Darmanin, qui était en déplacement en Algérie, a tweeté sa déclaration, à l’issue de son entretien avec son homologue algérien. Depuis la crise du Covid-19, la France avait drastiquement réduit le nombre de visas octroyés à l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, les conditionnant à des efforts de ces pays pour accepter leurs ressortissants expulsés de France.

Cette normalisation de l’octroi de visas aux ressortissants algériens survient après celle avec la Tunisie fin août et celle avec le Maroc annoncée vendredi par la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna. L’automne dernier, la France avait décidé de restreindre la délivrance de visas en Algérie, Maroc et Tunisie, afin d’inciter ces pays à faire des efforts en matière de coopération et de lutte contre l’immigration illégale. Le taux de refus avait atteint 30 % pour la Tunisie, et 50 % pour le Maroc et l’Algérie. « Ce n’est pas acceptable qu’on ne reprenne pas des étrangers en situation irrégulière qui étaient identifiés comme dangereux et troublant l’ordre public », avait expliqué en novembre le président français Emmanuel Macron.

La Tunisie a été le premier pays avec lequel Paris a rétabli sa relation consulaire au niveau d’avant Covid. Au ministère de l’Intérieur français, on avait expliqué alors que la Tunisie était le premier des trois pays à avoir levé les tests sanitaires demandés pour pouvoir entrer sur le territoire. Dès le départ, il était prévu que le dispositif de réduction du nombre de visas délivrés par la France aux ressortissants de trois pays du Maghreb pouvait être revu en fonction des « efforts » accomplis.

Gérald Darmanin a fait valoir que son entretien avec son homologue algérien était « important », car, a-t-il dit, « cela permet à la France de continuer de montrer sa grande volonté de coopération à la suite des échanges qui ont eu lieu entre le président (Abdelmadjid) Tebboune et le président (Emmanuel) Macron ». Il a cité « la coopération en termes de sécurité, la sécurité civile » et plus globalement « les échanges entre les deux pays ». Il a vanté une « relation extrêmement forte » entre Paris et Alger. Les deux pays avaient retrouvé le chemin d’un réchauffement de leurs relations à l’occasion d’un déplacement du président Macron en août dernier.

Les deux chefs d’Etat avaient alors signé en grande pompe une déclaration commune sur une relance de leur coopération. En octobre, c’est la Première ministre française Elisabeth Borne, accompagnée d’une quinzaine de ministres, qui s’était rendue à Alger pour sceller la réconciliation entre les deux pays.

(avec agences et médias)