Par Samia Harrar

La LF 2023 était attendue comme le Messie. Et sa parution dans le JORT comme la confirmation d’une catastrophe à venir, qui serait, non seulement annoncée à cors et à cris, la donnant pour imminente avec le rétropédalage du FMI sur son calendrier, en rapport avec la Tunisie, mais aussi comme l’évènement charnière, le détail qui fera date, et qui amorcera la « descente aux enfers » d’un pays. Et accessoirement de son Président.

On peut inverser et se jouer des mots autant qu’on veut, cela ne changera rien à l’essentiel d’une situation, socio-économique qui promet de surcroît, à l’aune de ce que vient proposer la loi de finances 2023, en vue d’un budget d’État qui sera difficilement maîtrisé en l’occurrence, lorsqu’il faudra le « boucler » en assurant également, dans la foulée, des équilibres financiers qui penchent de la tête dangereusement lorsque la menace de la fameuse inflation à deux chiffres pour l’année à venir, c’est à dire pour « demain », donne des « sueurs froides » à plus d’un. Pour autant, et même avec des perspectives d’avenir qui pourraient fort bien prendre les allures d’une « banqueroute ».

Et qui font craindre l’effondrement d’une Tunisie, sur les destinées de laquelle planent déjà dans les airs, attentifs à ne pas rater l’aubaine, des oiseaux de proie carnassiers et sans âme, qui se l’offriraient bien comme un festin délectable, à avaler en une seule bouchée. Ou en prenant tout son temps, avec la même délectation pour ceux qui n’aiment rien moins que festoyer sur les décombres, en se prenant pour les rois de l’univers, il y a toujours moyen d’espérer. En imaginant par exemple, qu’il y ait ce coup de pied autrement salutaire, qui sera donné dans la « fourmilière », et qui aura la capacité de changer le (dé)sordre des choses, en traçant son « sillon ».

Il n’y aura pas d’effondrement, il n’y aura pas de « décombres » ; et encore moins de banqueroute. Et la Tunisie s’en remettra, et trouvera moyen, quand bien même tous ses indicateurs risquent aujourd’hui l’apoplexie à force de virer à l’écarlate, de se relever et, d’assurer ses équilibres fondamentaux, en dépit de tous ses déséquilibres.

Le président Tebboune n’a pas parlé à tort. Et lorsque, en des circonstances qui n’étaient, ni tout à fait les mêmes, ni tout à fait dissemblables s’il en est, feu Hassan II, de son temps, avait émis la même « prophétie » lorsqu’il avait été interrogé sur la Tunisie, en proie également, à d’autres convoitises, ce n’est pas un quelconque « oracle », qui lui aurait soufflé sa répartie mais la voix de l’expérience, et de la sagacité en politique, et en la connaissance de l’histoire des peuples. Et l’Histoire, pour ce qui est de notre pays, se chargera de démontrer qu’il avait eu raison d’y croire. Et nous aussi.