En l’absence de célébration officielle de la fête de la Révolution, après l’adoption de la date du 17 décembre, les rues de la capitale ont été  » privées  » de toute manifestation festive, face à une grande présence sécuritaire le long de l’avenue Habib Bourguiba, Avenue de Paris, Avenue Habib Thameur et les rues attenantes.
Cette présence renforcée a pour objectif de sécuriser un certain nombre de manifestations et de marches annoncés par des partis politiques, notamment de l’opposition, qui s’attachent à la date du 14 janvier comme date de célébration de la Révolution et rejettent le processus politique du président de la République Kais Saïed.
Le ministère de l’Intérieur avait appelé, vendredi, les différentes parties autorisées à organiser leurs manifestations pacifiques à l’Avenue Habib Bourguiba de Tunis le 14 janvier 2023 à respecter les circuits et horaires fixés et à assumer leur responsabilité d’encadrer leurs sympathisants afin d’éviter les affrontements et l’échange de violences entre manifestants.
Dans un communiqué publié vendredi, le ministère a expliqué que les manifestations pacifiques sont autorisées à l’Avenue Habib Bourguiba, avec des circuits et horaires prédéfinis et selon l’ordre de dépôt des demandes et leurs destinations de manière à garantir les droits et libertés en même temps que le respect de l’ordre public.
Des unités sécuritaires ont été mobilisés au niveau des accès à l’Avenue Habib Bourguiba et sur le long du parcours fixé pour les manifestations autorisées par le ministère de l’Intérieur. La zone a été interdite aux véhicules.
L’Avenue Habib Bourguiba a été réparti sur des zones divisées par des barrières sécuritaires entre les différentes manifestations. L’Avenue abritera plusieurs manifestations à des intervalles de temps très proches. Une manifestation du Front du salut national; devrait partir de place du passage pour atteindre le théâtre municipal où manifesteront également les partis de la  » coordination des forces démocratiques  » qui regroupe le parti des travailleurs, Ettakatol, le Courant démocrate, Al-Joumhouri, Al-Qotb et le comité national de défense des libertés et de la démocratie.
La collectif Soumoud, organisera, avec un groupe de partis politiques et de personnalités nationales indépendantes, un rassemblement de protestation près du ministère de l’Intérieur du coté de la station de Train Tunis Marine.
Malgré l’interdiction des autorités, le parti destourien libre s’est attaché à organiser sa marche vers le palais présidentiel de Carthage . la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, et plusieurs de ses partisans, se sont donnés rendez-vous, samedi, à la station TGM dans le but de rallier Carthage, banlieue-nord de Tunis qui abrite la Palais présidentiel, provoquant une perturbation du trafic.
La circulation du TGM a été interrompue. Le Chef de District de la sûreté nationale de Tunis s’est déplacé sur les lieux et invité, via un porte-voix, les partisans du PDL d’évacuer les lieux et d’éviter de perturber le trafic sur ces lignes.
Abir Moussi et ses partisans ont dénoncé le fait de les empêcher de rejoindre Carthage par les transports en commun, réclamant leur droit en tant que citoyens de se déplacer. Ils ont scandé des slogans hostiles au président de la République.
Pas très loin de l’Avenue Habib Bourguiba, le syndicat des journalistes tunisiens organise, ce matin, avec des associations et des organisations, un rassemblement de protestation à l’Avenue des Etats Unis en protestation contre la situation de crise que connaissent les établissements médiatiques en plus des politiques de répression sur les libertés et la traduction devant la justice de journalistes et militants de droits de l’Homme en vertu du décret loi N°54 rejeté par plusieurs partis politiques et composantes de la société civile « .
Ces manifestations et marches, malgré leurs slogans et objectifs différents, se rejoignent sur un message commun, à savoir  » l’appel à la suspension du processus du 25 juillet et le retour du processus constitutionnel », en plus des appels de l’opposition au départ du président Kais Saied, à la suspension du second tour des élections législatives et à l’organisation d’élections présidentielles anticipées.