Les élèves-avocats de l’Institut supérieur de la profession d’avocat de Tunisie (ISPA) réclament un engagement officiel garantissant un traitement « immédiat » d’un ensemble de revendications, notamment « la cessation des vacances dans les postes administratifs au sein de l’Institut, particulièrement celui du directeur et celui du directeur des études », « le versement de la bourse et des dates fixes pour le décaissement du reste des versements », « la nécessité d’assurer un logement pour les élèves-avocats » et « la révision du système de formation et la concrétisation du droit aux visites de terrain et à la participation aux forums et aux colloques scientifiques ». Tout en soulignant qu’ils comptent entrer dans une grève ouverte à partir du 30 janvier prochain, les élèves-avocats de l’ISPA ont appelé, par la même occasion, le bâtonnier Hatem Mziou et les membres de l’Ordre National des Avocats Tunisiens à intervenir « « d’une manière urgente » dans le but de « débloquer toutes les problématiques évoquées » et afin « d’éviter toute aggravation possible de la situation ».

Interviewée par le Temps News, Rania Zaghdoudi (élève-avocate à l’ISPA) a indiqué que les revendications soulevées sont étroitement liées à la qualité de la formation, aux conditions d’apprentissage et à la stabilité financière des élèves-avocats. « En ce qui concerne les demandes qui touchent notre formation académique, nous appelons à la désignation d’un directeur des études parce que le responsable occupant ce poste, vacant depuis 3 ans, veille sur les visites de terrain et la coordination avec l’ONAT s’agissant de notre participation aux différentes conférences, forums et rencontres. D’autre part, les certificats de nos collègues de la deuxième année doivent être aussi validés  et signés par le directeur et le directeur des études (postes encore vacants) », a-t-elle expliqué.

« Nous avons organisé dans ce sens un sit-in de protestation devant le siège du ministère de la Justice. Jusqu’à présent, et en l’absence de toute coordination, nous ne pouvons pas assister aux conférences, ce qui est très important pour nous », poursuit l’élève avocate. « D’autre part, il n’y a pas encore de coordination entre l’Institut et les prisons, le CMS et d’autres institutions où nous devons nous diriger dans le cadre de nos études. »

« Par ailleurs, et compte tenu de l’obligation de se consacrer entièrement à la formation, vu la présence obligatoire aux cours, les élèves-avocats ne peuvent pas travailler, ni subsister à leurs besoins. Et parce que le fait de se consacrer à plein temps nécessite une situation matérielle confortable, les revendications matérielles représentent aussi des demandes urgentes. Dans ce sens, la bourse est indispensable et il faut également fournir un foyer universitaire pour nos collègues résidents en dehors du Grand Tunis », a-t-elle encore expliqué.

Et d’ajouter : « Nous nous sommes adressés au bâtonnier et aux membres de l’ONAT. Nous avons obtenu déjà le soutien de la branche de l’ONAT de Tunis, celle de Monastir et celle de Kairouan. Pour sa part, l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA) nous a exprimé publiquement son appui et sa pleine solidarité. Une réunion avec la bâtonnier est programmée, enfin, pour discuter les solutions, interventions et démarches possibles » 

Rym CHAABANI