Le Conseil d’Administration de la BCT a mis l’accent, lors de sa réunion tenue, mercredi, sur la nécessité d’urger la concrétisation des conditions préalables à la conclusion du nouveau programme avec le Fonds Monétaire International(FMI) et d’accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires, permettant de corriger les déséquilibres budgétaires et extérieurs.
Par ailleurs, le Conseil d’administration de la BCT a évoqué la récente décision de l’agence internationale de rating Moody’s, abaissant d’un cran la note souveraine du pays qui passe de Caa1 à Caa2 avec des perspectives négatives.
Cette décision est expliquée, principalement, selon Moody’s, par l’absence de financement global, à ce jour, permettant de répondre aux importants besoins du Gouvernement notamment en matière de ressources extérieures.
Le Conseil a discuté les probables répercussions de cette dégradation de la notation souveraine sur la situation financière et économique, d’une manière générale, notamment en ce qui concerne le potentiel impact défavorable sur le dénouement normal des transactions de commerce extérieur initiées par les banques tunisiennes et relatives, plus particulièrement, aux importations de produits de base, précise la BCT.
Pour rappel, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, avait exprimé son appui au processus de négociations entre la Tunisie et le fonds jusqu’à l’aboutissement à un accord final entre les deux parties.
Lors de sa rencontre avec la Cheffe du Gouvernement, Najla Bouden, tenue le 17 janvier , à l’occasion de l’organisation du Forum économique mondial « Davos 2023″, ,Georgieva a déclaré être consciente des difficultés auxquelles fait face la Tunisie, résultant à la fois des impacts de la pandémie du Covid-19 et ceux de la guerre en Ukraine. Elle a même salué  » la grande capacité de résilience  » du pays face à autant de grands défis ainsi que le souci manifesté par le gouvernement tunisien de tenir compte de la situation actuelle du pays et de la nécessité d’assurer la paix sociale lors de la mise en œuvre des réformes.
L’accord de 48 mois au titre du Mécanisme élargi de crédit, d’environ 1,9 milliard de dollars est destiné à soutenir les politiques économiques de la Tunisie.
La ministre Finances, Sihem Boughdiri a, pour sa part, déclaré, le 26 décembre 2022, que la Tunisie devrait parvenir, au début de l’année 2023, à un accord définitif avec le FMI.
Elle a rappelé lors d’une conférence de presse tenue, , pour présenter les mesures inscrites dans le cadre de la loi de finances(LF) 2023, que  » l’affaire concerne tout simplement le report de la date de réunion du conseil d’administration du FMI consacrée à l’examen du dossier de la Tunisie relatif au programme de prêt  » .
Le 14 décembre 2022, le Conseil d’administration du FMI avait reporté l’examen et l’approbation de la Facilité élargie de crédit pour la Tunisie, prévue initialement le 19 décembre 2022.
Une source officielle a précisé, le 15 décembre 2022, à l’Agence TAP, qu’une nouvelle date sera convenue entre les autorités tunisiennes et le FMI afin de donner aux autorités du pays davantage de temps pour finaliser les détails du programme de réforme qu’elles lui ont présenté.
Pour l’expert en économie et en marchés financiers Moez Hadidane, la Tunisie se trouve actuellement dans l’obligation d’entamer immédiatement les réformes , et ce, suite à la dégradation par l’Agence de notation américaine Moody’s de sa note souveraine de Caa1 à Caa2 .
Il a ajouté, le 28 janvier 2023, dans une déclaration à l’Agence TAP, que ces réformes qui concernent des secteurs vitaux devraient remettre l’économie nationale sur la voie normale, que ce soit au niveau des équilibres macroéconomiques ou des indicateurs.
« Ces réformes pourront se faire d’une manière participative entre le Gouvernement, les organisations sociales, les structures professionnelles et les experts « , a-t-il précisé.