Un séisme de magnitude 7,8 a frappé lundi le sud de la Turquie et la Syrie voisine, faisant des centaines de morts dans les deux pays et de très importants dégâts selon de premiers bilans en constante évolution.

Au moins 284 personnes ont été tuées en Turquie et plus de 2.000 blessées, dans sept différentes provinces, d’après les premières données de l’agence gouvernementale de gestion des catastrophes (Afad) qui dénombre près de 1.800 immeubles effondrés.

En Syrie, 237 personnes ont perdu la vie, selon les autorités et des dizaines d’autres dans les zones rebelles.

Plus de 600 personnes ont été blessées, ont indiqué les mêmes sources.

« Ma soeur et ses trois enfants sont sous les décombres. Aussi son mari, son beau-père et sa belle-mère. Sept membres de notre famille sont sous les débris », a raconté à l’AFP Muhittin Orakci qui attendait les opérations de secours devant un immeuble effondré à Diyarbakir, dans le sud-est du pays.

« Sa soeur est toujours sous les débris », a indiqué une femme en montrant une autre victime qui pleure à Diyarbakir.

Le bilan risque d’évoluer rapidement compte tenu du nombre d’immeubles effondrés dans les villes touchées, comme à Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diayarbakir notamment.

A Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé sous l’effet du séisme, survenu en pleine nuit à 4H17 locales (1H17 GMT), selon l’institut sismologique américain USGS, à une profondeur d’environ 17,9 kilomètres.

L’épicentre se situe dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est), à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne.

Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul.

Intempéries

Les intempéries qui frappent cette région montagneuse paralysent les principaux aéroports autour de Diyarbakir et Malatya, où il continue de neiger très fortement, laissant les rescapés hagards, en pyjama dehors dans le froid.

« Nous entendons des voix ici et là-bas. Nous pensons que peut-être 200 personnes se trouvent sous les décombres », a déclaré un secouriste dépêché devant un immeuble détruit de Diyarbakir, selon des images diffusées sur la chaîne NTV.

Face à cette désolation, partout les habitants se mobilisent et tentent de dégager les ruines à mains nues, utilisant des seaux pour évacuer les débris.

Plus au sud, toujours selon NTV, la citadelle byzantine de Gaziantep, érigée au 6e siècle, s’est partiellement effondrée.

Les secouristes turcs et la défense civile ainsi que les pompiers syriens sont à l’oeuvre pour tenter d’extraire d’éventuelles victimes des décombres, selon les médias locaux.

Sur Twitter, des internautes turcs partageaient l’identité et la localisation de personnes prises au piège sous les décombres dans plusieurs villes du sud-est du pays.

50 répliques ont été enregistrées en Turquie, selon l’Afad.

Le maire de la ville d’Adana, Zeydan Karalar, a déclaré que deux immeubles de 17 étages et 14 étages avaient été détruits, selon la chaîne TRT.

13 personnes ont été tuées dans la province d’Adiyaman, a annoncé le vice président Fuat Oktay faisant état d’une centaine de bâtiments effondrés.

 

(D’après AFP)